Nouméa, cité métisse ?
par Jean GUIART.
résumé
La ville de Nouméa est souvent présentée
comme ayant sécrété une société de
toutes origines et majoritairement métisse. Il n'en est rien. Le
métissage ancien a rapidement été mal considéré
et s'est presque complètement arrêté, pour ne reprendre
que faiblement après 1945 et ne devenir un processus marquant qu'après
les accords de Matignon. Pour le moment, les communautés restent
distinctes, assez jalouses de la part d'activité économique
qu'elles cherchent à maintenir ou à augmenter (le plein
emploi administratif, industriel et tertiaire grignoté sur les
marges pour les Européens ; le secteur tertiaire pour les Vietnamiens
et les Chinois-Tahitiens ; la pénétration dans la fonction
publique pour les Mélanésiens), mais pour la première
fois depuis longtemps elles apparaissent moins hostiles les une s vis-à-vis
des autres et à la recherche de formes d'accommodement qui se réalisent
plus facilement dans la vie quotidienne que par les décisions politiques.
C'est une ville en flux, où le volontarisme officiellement proclamé
n'est pas le facteur le plus positif parce que mal ajusté, pour
l'action culturelle, ou répondant à la formule trop peu,
trop tard en ce qui concerne l'habitat.
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