Chronique d'une crise coloniale et son contexte : les Vietnamiens
de Nouvelle-Calédonie (1945-1964),
par Christiane BOUGEROL (Chargée de recherche au Centre de
recherche Médecine, Sciences, Santé et Société).
résumé
En 1945, les travailleurs engagés vietnamiens de Nouvelle-Calédonie
ont terminé leur contrat mais ils ne sont pas rapatriés
en dépit de la clause qui leur garantit le retour au pays. Ils
luttent pour recouvrer leur droit et appuient leur revendication d'une
agitation pro-Viet-minh. Ce soutien aux nationalistes de leur pays, en
guerre contre la France, leur vaut des comportements xénophobes
d'une partie des Européens du territoire.
Du fait de l'organisation de la société coloniale, les interactions
entre les communautés kanak et vietnamienne sont très limitées.
En 1946, le Parti communiste réussit une percée parmi les
Mélanésiens qui émettent des revendications politiques
et sociales hardies. Le Parti ne vit que sept mois : ses adhérents
ne reçoivent pas de formation politique. Les missions reprennent
aisément en mains les Kanaks un moment tentés par les aspirations
communistes et anti-coloniales. Un front uni des colonisés, Vietnamiens
et Mélanésiens, ne peut pas se constituer. Seul le Parti
communiste, bête noire des Églises, aurait pu servir de courroie
de transmission entre les deux groupes qui subissent le joug colonial.
summary
Chronicles of a colonial crisis and its context : Vietnamese in New-Caledonia.
In 1945, the contract of Vietnamese workers in New Caledonia expired.
Despite the clause in their contract that provided for their return, these
workers did not go back to their homeland. They struggled for their rights
and agitated for the Viet-Minh. Given this support for nationalists who
were fighting against France, some of the Europeans in the islands reacted
xenophobically.
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