n°35: Mythes et traditions de Maré

M.-J. Dubois. Paris, 1975, Prix: 70 F; 10,67 €
      

    Cette étude est dédiée à tous les indigènes de Maré chez lesquels j'ai vécu vingt-cinq ans, sur une période s'étalant de 1939 à 1967. Ils ont eu gentiment et patiemment à cœur de me faire connaître les traditions des "vieux". Ils m'ont permis d'accumuler, jour après jour, une quantité d'informations qui ne peuvent s'obtenir qu'avec le temps. Je ne puis ici les citer nommément ; ils sont trop nombreux. Mes remerciements vont aussi à M. Haudricourt pour l'aide apportée au point de vue linguistique au R.P. O'Reilly, et surtout à M. le professeur Jean Guiart, sans lequel cette étude n'aurait pas été rédigée. Le sujet est limité aux Eletok de Maré que Sarrasin qualifiait de "mystérieux". Étant donné l'abondance des matériaux, j'ai dû diviser mon sujet. Dans un premier mémoire, rédigé pour l'obtention du titre de Diplômé de l'École Pratique des Hautes Études, intitulé "Géographie mythique et traditionnelle de Maré", j'ai présenté à l'état brut l'implantation locale des mythes et des traditions, telle qu'elle se présente sur le terrain, sans préoccupation de synthèse, pour donner une vision du "paysage canaque" suivant l'expression de M. Leenhardt. Celui-ci en a eu l'intuition, mais il n'a malheureusement pas développé ce thème. Il s'agit maintenant de démêler cette confusion. Cet essai étudie Maré d'après les traditions depuis les origines jusqu'à maintenant, mais uniquement en ce qui concerne les anciennes chefferies. Les chefferies actuelles feront l'objet d'une étude ultérieure.


INTRODUCTION

  L'aire dont nous nous occupons est l'île de Maré, traversée en son centre par le méridien 168° E et le parallèle 21° 30' S. Sa superficie est de 650 km2. Elle est l'île la plus méridionale des îles Loyauté, qui comprennent du NW au SE, le récif de l'Astrolabe, le récif et l'île de Beautemps-Beaupré=Heo, qui fut autrefois habité, l'atoll d'Ouvéa=Eal(i) , l'île de Lifou=Driphu, l'îlot de Tiga=Toka (à 27 km 600 de Ro) au NNW de Maré, habité. Maré est séparé de Lifou par un détroit de 46 km 500. On y trouve du NW au SE les îlots inhabités Vauvilliers=Nie, Uo=Phuo, Leliogat=Niriekul, Doudoun=Dodon ou Dudun. Ce dernier est situé à 7 km 500 au NW de Maré, dont c'est une dépendance naturelle. Enfin au Sud-Est, cet alignement d'îles est prolongé par le récif de Durand, dont les anciens Maréens soupçonnaient l'existence (ils parlaient de haut fond ; il est à 60 km) et le récif soulevé Walpole à 120 km que les Maréens connaissaient (on l'aperçoit par temps exceptionnellement clair des hauteurs dominant le cap Gua-du-re-hmu) et où ils allaient parfois en septembre chercher des œufs d'oiseaux de mer. Cependant ils ne lui ont pas donné de nom, ou du moins ne se rappellent plus son ancien nom. On l'appelle Walapul. Ouvéa a une superficie de 160 km2 de terres émergées, et Lifou 1150 km2. Maré est séparée de la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie=Mak(o) ou Eak(o) par un bras de mer de 110 km. Elle est distante de l'île des Pins=Kunie ou Uzeri de 100 km, mais la présence des récifs oblige à beaucoup de détours. On peut apercevoir ces deux terres par temps très clair, la Grande Terre même de la Roche, et l'île des Pins des falaises de la région de Shabadran. Anatom=Kiam(u) est l'île la plus méridionale des Nouvelles-Hébrides. Elle est distante d'environ 220 km au NE (il y eut autrefois des relations réciproques suivies). Tanna est à 260 km au NNE (on aperçoit la nuit les lueurs des éruptions du volcan, du plateau de La Roche, d'après Alexandre Wenic, en 1939). Les Maréens nomment leur île Nengone. Eux mêmes sont si Nengone, et leur langue est le pene Nengone. Les Lifous nomment Maré Mengöni. En 1869, le P. Beaulieu comptait environ 2300 individus. Il y avait 3104 habitants en 1956, 3160 en 1960 (avec 4180 personnes originaires de l'île), et 3240 habitants en 1963. L'île est divisée en huit "districts" administratifs : I/ Guama, ou Guahma, avec le grand-chef Hnaisilin Henri à Nece, groupant les anciennes chefferies du XIX' siècle des si Waek(o) à Ro, des Acakaze de Thogon à Menaku -, 2/ La Roche, chefferie des si Gureshaba, 3 / Tawainedr, chefferie des si Ruemec ; 4/ Penelo, chefferie des si Gurewoc; 5/ Eni, chefferie des si Medu serei Hneod , 6/ Medu, chefferie des si Medu serei Hna-Ule ; 7/ Wabao, si Hmed ; 8/ Tadin(u), chefferie des Node ri Kurub(u). L'île est réserve indigène, à l'exception des "80 pas géométriques" de la zone maritime, et de 90 ha dans la région de Tadin(u) concédés à la Pénitentiaire. En 1969, Maré possède un médecin, un gendarme syndic des affaires autochtones, une municipalité, une "école pilote", une poste, tous installés à Tadin(u), centre administratif. Elle est desservie par une ligne de cargos apportant le gros fret, et une ligne aérienne Nouméa-La Roche. Les protestants forment la majorité religieuse, divisés entre la Mission évangélique, dépendant de la Société des Missions Évangéliques de Paris, l'Église Évangélique libre du pasteur Charlemagne, quelques Adventistes du 7e jour (dans la région de Wabao) ; les catholiques sont environ 800 dont 500 habitants dans l'île, avec La Roche comme résidence d'un missionnaire européen. Le groupe des "Loyalty" a été aperçu la première fois par le "store-ship" Britannia, Capitaine Raven, au cours d'un voyage de Sydney à Batavia en 1793. Les îles furent probablement vues du haut du mât, et furent décrites différemment sur les cartes de l'époque. Sur les unes "Britannia" était la plus septentrionale, et les Loyalty Islands" une des plus méridionales. Dorothy Shineberg fait état d'un grand bateau de plus de 345 tonneaux, ayant abordé Lifou. Il avait de gros canons et deux ponts. Les hommes portaient des bicornes et des vestes rouges. Le navire mouilla huit jours à un mille au Sud de l'île. Les Blancs coupèrent un pin colonnaire pour faire un mât. Murray parle aussi de la visite d'un bateau de Blancs, le seul vu de mémoire d'homme avant 1841 à Maré. Les Maréens se rappellent encore l'arrivée du premier bateau monté par des Blancs. Ceux-ci descendirent à terre et se ravitaillèrent en eau au trou nommé depuis Gu-kua ni si Papale, entre les villages actuels de Medu et d'Eni. Ils ne virent personne; tandis que les Noirs sidérés les épiaient dans la brousse. De Brossard, donne des arguments pour la découverte des Iles Loyauté par Lapérouse. Par lettre de M. le vice-Amiral Comte deRosity en date du 2 mars 1826 (cf. Bibliothèque municipale de Touloncahier D), Dumont d'Urville était chargé de reconnaître lesîles les plus méridionales "qui se trouvent par environ2l° 32' de latitude sud et par 165° 28' de longitude orientale. Maiscette longitude est incertaine et ne mérite aucune confiance". (Laréférence est faite par rapport au méridien de Paris).C'est ainsi que le 15 juin 1827, l'Astrolabe longeait la côte Nord deMaré. A 3 h de l'après-midi, elle était par 21° 27'latitude S, à 8 miles de la côte, donc un peu au Sud du capCoster=Dua i Wadrorima. Dumont d'Urville vit des falaises escarpées, etune petite plage, sans doute celle de Dranin. Il aperçut quelquesfumées, un abri de feuilles en forme de tente, dans le Sud au loin descocotiers et des pins colonnaires, probablement la région de Kurin, età l'horizon les hauteurs boisées de Shabadran. Remontant vers leNord-Ouest, il fit mettre en panne pour la nuit, après avoirlongé la côte du cap Coster. Le matin, le navireentraîné par le courant, se trouvait à la hauteur del'île Boucher=Toka. Dumont d'Urville reconnut le cap Roussin=Dua iRekabeco, la baie de Ro, enfin les falaises au NW, du cap Mackau=Dua i Cara. Ilconstata que l'île était de formation calcaire, probablementmadréporique. Il reconnut les îles Molard=Dodon, où il vitde la fumée, Hamelin=Niriekul, Lainé=Phuo et Vauvilliers=Nie,avant d'atteindre Chabrol=Lifou. Il laissa à Maré le nom deBritannia "en mémoire du navire qu'on suppose avoir le premieraperçu le groupe des îles Loyalty, bien qu'à ce sujet jen'ai pu me procurer aucun renseignement positif". Il releva lestempératures de l'air et de la mer. Il fit faire le relevé sousvoile du profil des côtes Nord de l'archipel. Le cap Roussin estraccourci et repoussé vers l'Ouest ; le cap Mackau est tropdélié ; et le cap Desgraz=Dua i Pula, aperçu du NW, estdéporté vers l'Ouest. En 1840, Dumont d'Urville complétaitson exploration précédente en suivant les côtes Sud del'archipel. Le 12 mai, il était en vue de Britannia, il longeait lesgrandes falaises du Sud (ah. 120 à 138m) de la région deShabadran, Waba-yoc et Washoc. L'île lui parut stérile etsinistre. Comme trace de vie, il n'aperçut que deux fumées. Ilreconnut la presqu'île de Méririna terminée par le capDesgraz. Le lendemain, il longeait Chabrol, et le 15 à midi,Beaupré=Heo, où des indigènes sur un coin de la plagefaisaient des signaux. Cette fois le contour des îles est complet.L'erreur concernant le cap Roussin est conservée ; le cap Desgraz esttrop orienté vers le Sud ; la presqu'île du cap Coster est un peugrêle (cette erreur ne cessera qu'avec la carte tirée par lesAméricains pendant la dernière guerre). Le cap Mackau bien querenforcé, reste trop mince. L'ensemble est un peu trop allongédans le sens SE-NW, mais la silhouette est reconnaissable. L'île deMolard est trop large. Le 4 avril 1841, le Rd. Murray déposait deuxteachers polynésiens à l'Est de Ro; Yves Person ; RaymondLeenhardt. Leurs débuts furent pénibles et dangereux. L'envie nemanqua certainement pas à des Maréens de les faire passer aufour. Puis vinrent les sandaliers ; le contact fut très rude et lesMaréens acquirent une réputation de féroces sauvages.Ta'unga fait allusion à ces affaires. Il parle de 9 équipagesmassacrés, plus sept hommes d'un autre bateau avant 1847. Il en rajoutecertainement, mais le total des Blancs mangés, 33, s'approche de lavraisemblance. Ces conflits sanglants provoquèrent la visite duCapitaine Erskine sur la Havannah, qui préféra arranger leschoses par la douceur. L'évêque anglican Selwyn profitait de lavisite du bateau de guerre pour voyager en sécurité.C'était en 1849. Mais auparavant le teacher rarotongien Tau'nga, que sessupérieurs évacuaient de Touaourou, fit un court séjourà Maré en 1845. Le récit de son séjour ne m'a pasdonné l'impression du vécu escomptée. Il se contente tropde généralités. On se demande s'il comprenait bien tout cequ'il voyait. En 1853, débarquaient les deux pasteurs de la LMS Jones etCreagh. En 1864, le drapeau français était hissé àTadin(u), mais aucun administrateur ne fut laissé sur place. En novembre1866, le P. Beaulieu de la Mission Mariste, débarquait à LaRoche, suivi en janvier 1867 du P. Guitta. L'opposition des païensà la chefferie des Hnaisilin et des deux missions provoqua un conflitpolitico-religieux qui aboutit à une "guerre" en 1869, suiviepar la défaite et par l'exil des partisans des Pères àl'lle des Pins et à Nathalo, Lifou, et par leur retour en 1875. Puis,après de nombreux remous, il y eut une nouvelle guerre en 1880,où eurent lieu le massacre des enfants de Medu, et l'incendie du villagede Penelo. Des soubresauts recommencèrent, mais sans mort d'homme, ou dumoins sans bataille à la manière canaque. Les luttes politiquesvinrent ces dernières années donner un dérivatif pluspacifique à l'humeur belliqueuse de nos gens. Le service hydrographiquede la Marine française a édité la carte de laNouvelle-Calédonie et des Iles Loyauté en 1856, carte nº1538 au1/298.000', puis une autre la carte nº 2038 en 1863, celle des mouillages deMaré nº5229 au 1/20.000' en 1903. La carte nº2038 servira de base pourles cartes terrestres jusqu'à celle publiée en 1950 par leservice topographique de Nouméa "Dépendances de laNouvelle-Calédonie au 1/300.000" dessinée d'aprèsles services topographiques américains. On arrive enfin à lacarte de Maré en 4 feuilles et en couleur, éditée par leMinistère des Travaux publics et des Transports, Institutgéographique National, 136 bis rue de Grenelle, Paris Vll°. Lescontours et les courbes de niveaux ont été faits par photosstéréo-aériennes. Certaines localisations y sonttrès approximatives. Ainsi la région nommée CACAGOdésigne en réalité un site beaucoup plus petit, celui deCacag(o) à 2 km 5 au SW de la place indiquée. Wabayoc estmarqué à 1 km 8 à l'Ouest. Les ronds de la savanecorrespondent à des arbres en boule, des ye-co=Cerbera manghas, quipoussent et meurent assez rapidement. On a marqué des marais en desendroits inattendus, eg. au SE du bosquet marqué Taora, sans doute parcequ'il y avait une touffe de roseaux washow(e)=Miscanthus japonicus, And.Graminées. Le vrai Taora est à 1 km à FWSW,traversé par la route moderne La Roche-Awi. Par contre le grand maraisde Maré, le hmede de Wabao n'est pas indiqué etc., etc.. Mais lescontours de cette carte sont exacts, et elle a servi à meslocalisations. Maré se présente comme un atoll soulevé,possédant plusieurs affleurements volcaniques dont les principaux sontRawa, Ponibok et Peorawa uni à Tapeorawa. Ils sont entourés decoraux fossiles très anciens couverts par de la forêt (eg.laforêt de Rawa). Le pourtour de l'île est constitué par lerécif de l'ancien atoll, atteignant une altitude de 138 m dans le Sud,de 125 m dans l'Ouest, de 108 m dans le NW, de 93 m à La Roche, de 84 mdans l'Est et de 62 m seulement dans le NE. Cette région est couverted'une grande forêt, Wocedran, qui fait le tour de l'île, mais estsurtout importante dans le Sud. La baie de Tadin(u) est le résultat d'uneffondrement ayant provoqué la fracture nommée maintenant"le ravin". Le fond de l'ancien atoll correspond à la terrasse de M. Pierre Chevalier. Elle est couverte d'un maquis, Woc. Au Sud de LaRoche s'étend une savane, le Hnahnerec, dont l'altitude descend à41 m près de Tawainedr. Les cultures se font le plus souvent à lalisière de la forêt Wocedran, ou dans le maquis Woc. La savane,hnahnerec, a été cultivée au temps des Eletok. Les tracesde leurs cultures sont encore visibles sous forme de tas de cailloux venus dunettoyage, hadid, ou de la terre buttée. De profonds avens et dolines(watheb quand leur fond est sec ; bone et wi quand il y a de l'eau), desgrottes malu, dont la voûte de certaines s'est effondrée, desgaleries horizontales longues parfois de plusieurs centaines de mètres,témoignent de l'activité des eaux d'infiltration. Ils permettentd'atteindre la base volcanique (eg. Watheb ni Hnamajeri, Hnathid ni wajakag),ou la nappe d'eau douce de Ghyben-Herzberg (eg. les trois Bone, wi prèsd'Enene, le trou de Ude, etc.). Wapep (estuaires des cours d'eau souterrains),Bone, wi ainsi que les cuvettes naturelles se remplissant d'eau de pluie tini,permettaient dès les temps anciens de se ravitailler en eau douce. Lanourriture de base tant pour sa quantité que pour sa valeurcérémonielle est l'igname wa-koko, Dioscorea sp. Je me, suis faitciter les noms de 103 clones dont 15 ont été introduits depuisl'arrivée des Blancs. Ces 15 sont toutes des Dioscorea alata. Al'époque antérieure, les Maréens possédaient doncau moins 88 clones d'ignames dont 2 sont des clones de Dioscorea nummularia, 2de D. Pentaphylla, 2 de D. Bulbifera, 1 de D. Hispida et 1 de D. Esculenta, les80 autres étant des D. alata Les Maréens connaissent troisserpents marins=bece, megenine, ukan, cinq serpents terrestres une :waunacaiei, kediked(i), wenokad(i), cashel et namahno. Waunacaiai est un petitserpent de 40 à 50 cm de long, vindicatif, de couleur brun-rose ettaches noires Ü'en ai envoyé deux spécimens à l'IFOde Nouméa pour identification) kediked(i) est, un serpent grisatteignant 1 m 20 de longueur et logeant sur les falaises de la zone littoralewenokad(i) est un grand python pouvant atteindre 4 m de long ; il esttrès rare et vit dans la grande forêt (un petit spécimen aété envoyé vivant de Lifou à l'IFO en 1966) ;cashel atteint 80 cm de long , il est gris avec des taches gris foncé etnoires (il grimpe sur les arbres pour attraper les roussettes). Je n'ai pas vude namahno. Namahno et cashel vivent dans la forêt de la zone littoralede Cerethi poussant sur les rochers. Les Maréens comptentégalement comme serpent une un reptile aveugle=tedrengod qui selon euxcreuserait des galeries dans la roche dure. Du moins loge-t-il dans les trousde pierre dure où on le trouve en cassant les roches. Un spécimenfut envoyé il y a plus de trente ans pour identification. Marépossède 8 espèces d'oiseaux de mer, 38 espèces d'oiseauxterrestres, plus deux espèces disparues, dont le coq Bankhiva=titewintroduit par l'homme. Depuis on a amené divers oiseaux de basse-cour.Maré possède de petites chauve-souris=wateto, la roussette-adrai(e)=Pteropus sp. On se rappelle l'époque antérieure àl'arrivée de cette dernière. Le seul mammifère terrestremaréen, avant les animaux introduits depuis l'époqueeuropéenne, était le petit rat autochtone=xeli, qui esttrès certainement d'importation humaine. Il y a deux traditionsconcernant son introduction. Un des deux mots pour dire "mordre"=kuliest celui du chien à Fidji et en Polynésie. Il est relativementancien car on le retrouve dans le nom d'homme Kuli-Kuma="il a morduKuma", déjà porté au début du XIX'siècle. Il est possible que le porc polynésien aitété connu à Ouvéa, plus exactement à Mouli.Mais je n'ai pas de preuve de la présence du poaka avant l'èreeuropéenne. On peut situer la moyenne des pluies autour de 2 m àLa Roche, avec de grands écarts (eg. 4 m 20 en 1951 à Tadin(u), 1m 40 en 1960 à la Roche). Le micro-climat de la grande forêtprovoque une humidité et des précipitations qui peuventdépasser de 0 m 50 la moyenne mesurée à Tadin(u) età La Roche. En juin-juillet, le thermomètre marquegénéralement de 22 à 24° à midi, et de 18à 20° la nuit par temps couvert. Par temps clair, il se produit unrayonnement intense, et la température peut tomber à 15° etmême 13°, exceptionnellement à 6°, dans le centre del'île, tandis que le bord de mer est nettement plus chaud. Il se condensealors la nuit un brouillard épais vers 20-22 h et une rosée quimouille la terre, et qui en forêt laisse la terre mouillée commepar une petite pluie. En décembre -janvier, le thermomètre peutatteindre à midi 29-33°, tandis que le sol peut êtrechauffé à plus de 70°. Il y a parfois de longuespériodes sans pluie suffisante, où les citernes sontsèches. Cela peut durer 3 et même 6 mois. Par contre, il esttombé 1 m 83 de hauteur de pluie à La Roche du 1er au 10 avril1967. Il y a presque tous les ans, 5 ou 6 jours où lesprécipitations dépassent 20 cm par 24 h. Certaines pluies sonttrès brutales : 7 cm en 1 h ou même en 3/4 h. D'une façongénérale, on peut dire que la saison chaude et pluvieuse commenceen fin novembre ou au début de décembre et s'achève en finmars ou au début d'avril. Avril et mai voient plutôt du beautemps. Juin et juillet sont des mois de pluie fraîche. Octobre et ledébut de novembre sont des mois de forte chaleur sèche, voiretrès sèche. Paradoxalement la reprise de lavégétation de beaucoup d'arbres à feuillage caduc et lapoussée de ligname se font en temps de sécheresse. La saison descyclones est la même que dans le Pacifique Sud-Ouest, c'est-à-diredu milieu de décembre au milieu d'avril, les plus violents se situantvers la fin de mars ou au début d'avril. L'équinoxe de septembrevoit également de violents coups de vent=pauteut, des tourbillons devent=lanicas, et parfois des trombes=kuthi. Il est probable que Maré aconnu un climat plus sec quelques siècles auparavant. Les mythes y fontsouvent allusion : les feuilles de cocotier tombent, les bananiers meurent.Ceci ne se voit plus maintenant. Les traces de culture de Tapeorawa supposentla lutte contre la sécheresse : quelques mètres carrés deterre arable sont humidifiés par des amoncellements de pierres servantà provoquer la condensation de l'humidité atmosphérique.L'anthropologie physique de Maré a été faite par Sarasin.On définit les Maréens comme étant de racemélanésienne métissée de race polynésienne.Ce sont des formules commodes qui s'effritent à un examen serré.Les types humains sont extrêmement variables, avec cependant un typegénéral qui permet de distinguer un Maréen d'un homme del'Ile des Pins ou de Touaourou, un Maréen de l'Est d'un Lifou, bien queLifou et Maré soient anthropologiquement rapprochées. LesMaréens sont dolychocéphales et mêmehyperdolychocéphales. Les arcades sourcilières sont de saillantesà très saillantes. Le front est le plus souvent trèsélevé, autant que celui d'un Européen moyen. Mais certainsont le front fuyant. Dans les cimetières, on trouve des spécimensau front très fuyant. Les cheveux sont noirs, quand ils ne sont pasdécolorés. Certains sont droits. On plaisante leurs porteurs enles appelant yegomed (=oursin noir à piquants noirs de 4 à 5 cmde long). D'autres sont ondulés, d'autres frisés, oufrisés en vadrouille (=waniwani). Certaines femmes ont les cheveux longsondulés tombant dans le dos (o re yehawo ci therathera ri coon). Cela setrouve chez les serei Koe ou les si Lawacele d'ascendance polynésienneindubitable. Le nez est parfois mésorhinien, le plus souventplatyrhinien ; les lèvres sont éversées àtrès éversées ; la face est prognathe à trèsprognathe. Les os sont forts. Certains chignons occipitaux atteignent 1 cm 5d'épaisseur ; la mâchoire est forte et s'approche du type decertains néandertaliens. Signalons le tibia en lame de sabre, motà mot en maré "côte de cocotier"=eanu, qu'ontrouve chez les si Tahned, les si Tae. La taille est très variable, d'1m 55 à 1 m 85 pour les hommes. Cela n'est pas dû au hasard. Lestraditions décrivent la taille des clans à leur origine. Les siRue-Ezi étaient primitivement très petits, les si Medutrès grands, et certains le sont encore. La musculature est trèsforte. L'obésité existe tant chez les hommes que chez les femmessans être dominante. La peau est de brun foncé à chocolattrès foncé, sans être jamais absolument noire. Lespolynésiens avaient la peau de teinte tha-bene, et au soleil couchantelle était mor-dorée de la couleur de la chair de la bananewa-kiam(u). C'était le cas des chefs si Lawacele ; par contre les siTadrere étaient plus foncés que leurs voisins. La peau des hommesest velue surtout sur la poitrine, la barbe est frisée en broussaille ;la calvitie est fréquente. Tous les bébés que j'aivisités portaient la tache mongolique sur la partie coccygienne. Lejeune garçon est couvert sur le dos d'un duvet blond qui disparaîtau moment de la puberté. L'organisation politique et sociale aété étudiée par J. Guiart. Il en décrità fond les détails et fournit des élémentsd'explication. Le but de cette thèse est précisémentd'exposer l'installation lointaine des chefferies reconnues parl'Administration française. Notre auteur souligne combien estdifférente l'organisation des chefferies vue par les indigèneseux-mêmes de la conception que s'en forgent les représentants del'Autorité française, comme du reste beaucoup de Blancsnéo-calédoniens qui croient connaître les coutumesautochtones. Selon eux, on a la hiérarchie suivante : le grand-chefcommande au district, ayant sous lui des petits-chefs qui commandent auxvillages. Le chef a le haut domaine des terres, et les distribue à sessujets. Les indigènes se prêtent parfois au jeu des Blancs ; maisentre eux, les choses se passent très différemment.L'exposé de J. Guiart est amplement suggestif. Le chef retok="lesaînés" ou doku (la dualité des termes indique unedouble origine à la chefferie) n'est pas une tête, caput, mais uncentre hnor. Il est avant tout objet d'affection hnoron. Il est le centre decohésion de sa société. Son rôle essentiel n'est pastant de commander, bien qu'il le fasse, mais de recevoir les diversprésents de ses "frères cadets" cel, celuaien. Il yrépond par un contre-don qui n'est pas l'équivalent du don. Maisl'inégalité voulue entre ce qui est donné et ce qui estrendu permet à chacun de se situer les uns par rapport aux autres, dansune société déterminée et une circonstancedéterminée. Pour juger de la valeur du don, dans tellesociété, il faut ajouter à la valeur intrinsèque dudon, les qualités du donateur et du récepteur, et la circonstanceoù se fait le don. Tout est question de nuance et de délicatessedifficilement chiffrables. Les tricheurs, car il y en a, sont mal vus, qu'ilsdonnent trop pour se hausser dans la hiérarchie sociale, ou qu'ilsdonnent trop peu par pingrerie ou par mépris à l'égard deleur interlocuteur. Il y a enfin les contestataires qui rejettent le prestigedu bénéficiaire. Cela produit des conflits, autrefoisarmés. Le doku est aidé par ses aca-nia="maîtres dumal", factotums, autrefois maîtres des magies, maintenantlaïcisés. La chefferie s'est constituée par un contratsocial=ekonejeu passé par plusieurs clans donnant laprééminence à l'un d'entre eux, ou par la conquête,la domination sur un autre clan qui se soumet, ou par la venue de fugitifs quidemandent protection. Les chefferies actuelles sont basées deprès ou de loin sur le massacre des Eletok, les anciens maîtres dupays. La notion de "maître du sol"=aca-rawa est devenueà Maré fort complexe, Leur antériorité esttrès variable. Seule l'histoire peut fournir une explication valable.Car, n'en déplaise à Malinowski, les sociétésarchaïques ont leur histoire. Dans leurs contestations, lesindigènes se réfèrent tantôt à un mythereçu de tous, tantôt à un fait historique, dont lescoordonnées spatiales sont précises. Seules peuvent êtresujettes à une certaine indétermination les coordonnéestemporelles. La tribu padoku se donne comme l'extension théorique duclan guhnameneng où nous retrouvons la notion, beaucoup plus simple ici,du don et du contre-don entre l'aîné tok et ses cadets cet Maisà la différence du padoku qui est obligatoirementlocalisé, le guhnameneng peut survivre à l'abandon ou à laperte de son territoire d'origine. Le présent au chef de clantoka-guhnameneng peut être apporté par ses cadets disperséstant que des difficultés majeures ne s'y opposent pas. L'abandon dudroit aux présents correspond à une démission. Le mariagepréférentiel est celui entre cousins croisés=acenongon.Mais il n'était pour ainsi dire jamais pratiqué. Les chefs etleurs parents polygames élargissaient l'éventail de leursalliances. Cependant certains clans s'enorgueillissaient du privilège defournir l'épouse "première acquise" cuada au chef doku.Il y avait non seulement échange de femmes mais aussi d'hommes paradoption de petits garçons, et même d'adultes qui changeaientalors d'"état civil". La mise en place de l'équilibrede ces échanges pouvaient s'étendre sur plusieursgénérations. Autant dire que cet équilibre étaità refaire sans cesse. La filiation est patrilinéaire etpatrilocale, du moins dans le principe. Cependant les maternels quireprésentent la source de vie qu'est la femme ont une grande importance.Les villages actuels sont pour leur majorité récents. Ils ontété fondés sous l'impulsion de l'Administration ou desMissions, ou leur organisation a été totalementrenouvelée. Il existait autrefois un double courant d'échange derichesses cenge-ni, et par suite de femmes et d'hommes, le la-ni="lechemin des richesses". Il a cessé d'exister avec la disparition desmoyens de transport autochtones inter-îles. Il avait étédéjà signalé par M. Leenhardt. C'était une sorte dekula. Le courant des pierres vertes partait de l'île Ouen où ellesétaient fabriquées, passait par l'Ile des Pins, remontait parMaré, Lifou, Ouvéa, regagnait la Grande Terre à la hauteurde Hienghène, et bouclait la boucle en passant par les chefferies pourarriver à l'Ile des Pins quelques générations plus tard.En sens inverse, les richesses de coquillage, fabriquées dans larégion de Koné, quittaient la Grande Terre par Hienghènepour aller à Ouvéa, Lifou, Maré, l'Ile des Pins, etc.L'ordre du circuit n'était pas absolu, car l'Ile des Pins, Touaourou,Ounya avaient leurs relations directes avec Lifou - et Ouvéa avecBélèp. Cependant chacun avait son partenaire d'échange ;ils étaient tous deux ace-cuen. La religion des anciens Maréensétait excessivement complexe et touffue et je ne puis faire ici qu'unexposé très sommaire. Elle consistait essentiellement dans leculte des kaze et des yaac. Le kaze est primitivement le cadavre-dieu. Les osdu mort=du-re-kaze peuvent être employés à toute fin utile,en particulier pour tuer l'ennemi. Le terme kaze a étéemployé pour désigner tout objet puissant destiné ànuire, surtout la petite pierre magique amenée par les Lifous si Xacace,qui fortifièrent les waceng existant alors à Maré. Wacenget kaze étaient la propriété des aca-nia et desmo-ete-shet, les "vieux". Ceux-ci sont des membres cadets du clan,détenteurs des magies, tandis que les aca-nia sont étrangers auclan. Les yaac sont des divinités-personnes, identifiées parfoisà des rochers, des lieux-dits, des manifestationsmétéoriques, etc. Ils vivent isolément ou en groupe(mo-yaac), en particulier les kazenir(i) qui sont des ogres, et les maica quisont des lutins. Ils sont la propriété du clan dont ils sont lessymboles et parfois l'origine. J'insiste sur le culte de la source de viereprésentée parfois par le Grand-Père ou laGrand-Mère, Pa. Beaucoup de mythes d'origine commencent ainsi :aca-wabuaien=la grand-mère et le petit-fils. Cette grand-mèrepeut être un tas de cailloux situé sur un sentier ancien. On luifait une offrande de bois sec pour réussir la pêche ou lescultures suivant les cas. Certains de ces grands-pères ou de cesgrands-mères sont des animaux. Ainsi la roussette adrai(e) est le pa dessi Cuaden qui en principe ne doivent pas le manger, bien qu'ils le fassent sansscrupule. D'autres yaac ont "leur" animal. Telle la vieille quiaborda à Hna-te-re-kaz (=là où le kaze a abordé)dont l'oiseau était le martin-pêcheur, zeze, immangeable pour elletant il lui est amer, kece. D'autres clans sont caractérisés parla "maîtrise" de tel animal comestible ou de telle plantealimentaire, ou de tout cela à la fois. Les si Tawakanspécialistes de la pêche à la carangue wamaran, etpossédant des magies ad hoc, sont appelés familièrementwamaran=carangue. Ce terme désigne leurs parties sexuelles, tant cellesdes hommes que celles des femmes. Appeler par ce nom une fille de ce clan estlui faire une invitation érotique. Chaque clan, avec des variantes,possède ainsi un animal ou une plante, ou un phénomènenaturel qui le caractérise. Appelons cela totémisme pour lafacilité du langage, sans vouloir donner à ce terme unedéfinition précise. Il n'est pas sans rappeler certaintotémisme fidjien et la doctrine du wangawanga enveloppe". LeMaré pene Nengone est dérivé des languesmélanésiennes, du groupe austronésien. Sans vouloir ouvrirdes controverses, disons simplement que son évolution aété très spéciale : la langue s'est d'abordconstituée en éléments mono ou dissyllabiques et s'estreconstituée en formant des mots assez longs. Le maré se permetdes transformations rares que les spécialistes traitentd'"irrégulières" et de plus ou moinshérétiques. Seules de petites îles peuvent se permettreces fantaisies. Tel est le passage de l'm à n et vice-versa qui ont lieuentre le maré et le lifou, des métathèses dephonèmes. Les indigènes font beaucoup cela par manière dejeu et le jeu est devenu une habitude. Il n'y a rien d'étonnant detrouver des concordances de mots et de noms propres entre Maré, lesNouvelles Hébrides, les Fidji, les Iles Salomon, jusqu'aux Massim, ainsiqu'à Samoa et Tonga. Le Maré possède trois formes delangage : le pene animac qui est la langue familière et qui sert de baseaux deux autres ; le pene egesho la langue triviale et insultante, quipossède des mots archaïques et le pene iwateno la languerespectueuse qui possède beaucoup de mots fabriqués mais aussides mots archaïques tombés en désuétude et auxquelson a redonné vie.

TABLE DES MATIERES

Chapitre I. Introduction Géographie Découverte par les Européens Cartographie Géologie Botanique alimentaire Zoologie Climatologie Anthropologie physique Organisation politique et sociale le la?ni Religion Linguistique

Chapitre II. Méthode de travail. Les Traditions. Les Symboles Les traditions historiques. Les mythes Les divinités yaac Les danses Conclusion, valeur de la Tradition

Chapitre III. Synthèses historiques. Les Eletok Erreurs possibles des informateurs Synthèse de Cocokat si Tadeng Le Père Boillot Le Père Beaulieu Awanedr si Ruemec Jon Ukan serei Eoce Les gens de Nece Document 1. Synthèse de l'histoire de Maré par Cocokat si Tadeng. D 2 Synthèse de l'histoire de Maré, par Cocokat si Tadeng, 2° texte et explication D 4 Wakon, récit d'Awanedr si Ruemec D 5 La cession de La Roche au Service de l'Aéronautique civile D 6 Texte du drikona Jon, les Origines de Maré D 7 Histoire mythique de l'lle de Maré par les gens de Nece L'époque préhistorique L'époque moyenne ou Époque des Eletok . Les chefferies modernes . (Guahma, Le ralliement des Acakaze et des si Waeko à la nouvelle chefferie. Acakaze si Tadrere. Acakaze si Lehmi)

Chapitre IV. Les Anciens clans I ? Les si Rueezi ; le crabe et le bulime. Il ? Si Titi, Wadrarephien, si Gi et si Puhan III ? Si Terol : si Ponibok, si Pheu, si Tapejekol, si Hnarewaeth IV ? Les 3 Vers : si Tapep(a), si Tahned, si Gurewo(e) ? D 8 V ? Si Welo, si Gurewabao

Chapitre V. L'arrivée des "vraies ignames". Le cycle de Ma 1 ? Le cycle des ignames de Ma D 9 Les ignames de Ma I, traduction, commentaire (aca?nia) D 10 Les ignames de Ma II, commentaire D 11 Les ignames de Kiam(u), commentaire D 13 Wahmiratene I, commentaire D 14 Washongoshongone, commentaire D 16 Zine i Aca?kaze ne Zine i Aca?bece, commentaire D 17 Waunekeron, commentaire D 18 Rarona, commentaire (ace?re?soten, mo?eteshet) D 19 Waene I, commentaire D 21 Waene Il, commentaire D 22 Waica i Dranin I, commentaire D 23 Waica i Dranin II, commentaire D 24 Waica i Dranin IV, commentaire D 25 Xeruhmu, si Xacace de Rawa, commentaire 2? Le cycle de Kazenir(i) D 26 Kazenir I, commentaire D 27 Kazenir II, commentaire D 28 Wayotr si Mer(i)I D 29 Wayotr si Mer(i)II Commentaire de D 28 et de D 29 D 30 Kazenir des si Cuaden, commentaire 3? Cycle des Wamirur de Ma D 32 Wamirur I, explication D 33 Wamirur II, explication D 34 Wamirur III, explication D 35 Wamirur IV, explication 4?"La passe des gens de Ma" 5 ? La civilisation de Ma (Kiam(u), (Ma), (Warorimane) Les clans se rattachant à Ma : si Rueezi si Kayec Waiei i Kayec, si Asu serei Cu si Mer(i) si Cuaden si Thunu si Rawa serei Guam si Nekub(u) Acakaze si Tapoboc si Hnadid

Chapitre VI. Le cycle de Wadrarepien de La Roche . Wahnahnerec, si Gai(e), si Rawa, serei Koe, Tokeni serei Rawa D 38 A et B 38 A si Gi ne si Puan D 38 B Wageleda, commentaire D 40 Zangezange, commentaire D 41 Origine des Grandes Roches de Maré, commentaire D 42 Wahnahnerec, commentaire D 43 si Gai(e), commentaire D 44 Tokeni serei Rawa, commentaire Synthèse historique et sociologique : si Gi si Puan serei Koe si Rawa si Obu Ma?aca?ran si Cooneon

Chapitre VII. Le cycle de Lo ; les Fils du Lézard Waeki wawen et Waeki xeroen ; si Rueezi , si Pecuaen ; si Neye ; si Nekub(u) Hna?kudo?tit(i) si Tawai(e) D 46 Les deux sœurs Hnaxelen et Hnameleon, commentaire D 47 Lo I, commentaire D 48 Lo II, commentaire D 50 Les Fils du Lézard II, commentaire D 51 Lo III, mythe des si Neye, traduction, commentaire. D 52 Lo IV, par le P. Boillot, commentaire D 53 Waeki wawen ne Waeki xeroen I D 54 Waeki wawen ne Waeki xeroen Il Commentaire de D 53 et de D 54 D 55 Waeki wawen ne Waeki xeroen III, commentaire Reconstruction historique et sociologique : si Pecuaen si Kadic(a) si Neye si Waninetit(i) et si Tawaie . si Nekub(u) Datation de Hnakudo?tit(i)

Chapitre VIII. Les grandes chefferies Eletok Polynésiennes de la Côte Est. Cycles des si Hnadid, des si Weba, des si Lawacele ; Shokaw ; Tateb si Thuba D 56 Waneren, commentaire D 57 Haicongene ne Ridridr(i), commentaire D 58 Megenine, commentaire D 59 Wanolene, commentaire D 60 Tojerine ne Wamamrene, commentaire D 61 Waihmadrane ne Shodron, commentaire D 62 Waihmadrane ne Hnakuyadron I D 63 Waihmadrane ne Hnakuyadron II . Commentaire de D 62 et de D 63 D 64 Duredridr(i), commentaire D 65 Thashungone I D 66 Thashungone Il D 67 P. Poulhès : Meurtre d'Ayene si Lawacele . Commentaire de D 65 à D 67 D 68 Wainebengo ne Shokaw I D 69 Wainebengo ne Shokaw II . Commentaire de D 68 et de D 69 Cycle de Tateb si Thuba D 71 Tateb 1, commentaire D 72 Tateb 2, commentaire D 73 Tateb 3 D 74 Tateb 4 . Commentaire de D 71 à D 74 Reconstruction historique et sociologique : si Hnadid si Athu(a) si Urawa si Wairu si Weba si Lawacele

Chapitre IX. Cycles divers 1 ? Cycle de Waica i Thi D 78 Waica i Thi, commentaire (si Hne, Canala) 2 ? Cycle de Guacecegow, commentaire de D 82 3 ? Cycle de Wahmirat D 84 Wahmirat II, commentaire 4 ? Les si Pula

Chapitre X. Node ri Kurub(u). L'arrivée du Kaze. Si Xacace, si Hnathege, Acakaze 1 ?Les Node il Kurub(u) Les si Thuahmijoc Les serei Wakuarori Les serei Wo Yeiwene et Cocokat 2? Les Mythes concernant le Kaze ; les si Xacace et les si Hnathege D 85 si Xacace I, commentaire D 86 Hna?whan o re titi Puan, commentaire D 87 si Xacace III, commentaire D 88 si Xacace IV, commentaire D 89 si Xacace V, commentaire (ace?re?soten, hna?ka?sese, guhnama) D 91 Wapon, commentaire D 92 Tapep(a) ne Xacace (kaze et paac), commentaire D 93 si Hnathege, commentaire D 95 si Tadrere I D 96 si Tadrere Il . Commentaire de D 95 et D 96 D 97 Kaze ri woc, commentaire 3 ? Reconstruction historique et sociale concernant l'introduction du Kaze si Xacace si Cohmu si Cowel (et si Tawadeng et serei Wagum(u) si Hmed si Taxeru(e) (si Hnashud(u)) si Waek(o) si Non si Hnathege Acakaze Chapitre XI. Cycle de Warekaicane si Thatha D 99 Warekaicane si Thatha, commentaire DI 00 Jonas à Maré (P.Lambert), commentaire Reconstruction historique et sociologique : si Thatha, si Ure si Hne, si Gitija, si Tawadeng

Chapitre XII. Conclusion Table des Cartes et Photographie : L'arrivée des ignames à Maré Maré, Waica i Dranin Waïca i Dranin Si Gi ne si Pkian, Wageleda Gi no Waninetit(i) Hnakudotit(i) Photographie de Hnakudotit(i) Shabadran L'arrivée du Kaze à Maré Maré Région de La Roche, Rawa, Terol, Hnahnerec Région de Peyec?Lawadeng Région de Rawa Région de Cuaden, Leon, Locekol Région de Bone, Enene, Peorawa, Pewaet, Penelo Région de Penelo, Patho, Padewi(a) Région de Kurin, Guadurehm(u), Watheo Région de Watheo, Shabadran, Dradrac, Hnakud Région de Shabadran Région de Wabao, Pula, Tadin(u) Région de Tadin(u), Tuo, Thuahmijoc, "Lion", Betcéda" Nece Région de Padaw(a), Hnawayèc, Wakuarori, Tenan, Ro, Cara Région de Tenan, Thogon, Rekabeco, Cadralo, Menaku