n°40: L'héritage. Essai sur le problème foncier mélanésien en Nouvelle-Calédonie
 
A. Saussol. Paris, 1979, Prix: 22,87 €
      

       Alain SAUSSOL, né en 1939, est géographe, diplômé de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Montpellier, où il enseigne aujourd'hui, et de l'Ecole Normale Supérieure Agronomique de Montpellier. Ses premiers travaux portent sur l'économie rurale de sa propre région, la bordure sud du Massif Central (Causses et Cévennes). Ils ont fait l'objet de plusieurs publications et aboutit à un Doctorat de IIIe cycle consacré à l'élevage en Languedoc. Mais l'essentiel de ses recherches est orientée vers la Nouvelle-Calédonie. En 1964, démissionnant du CAPES qu'il venait d'obtenir et qui lui ouvrait une carrière d'enseignement, il s'embarquait pour le Pacifique pour une mission de trois ans comme stagiaire puis attaché de recherche au C.N.R.S. . Le thème proposé était l'économie rurale de la Grande Terre Calédonienne; fait de colonisation et réserves indigènes. L'Héritage constitue l'un des bilans de cette recherche, l'autre volet étant constitué par sa thèse de Doctorat d'Etat sur "la colonisation rurale et ses mutations en Nouvelle-Calédonie".


PREFACE


          Cent ans après la Grande Révolte de 1878 qui a précipité pour la civilisation rurale mélanésienne de la Grande-Terre néo-calédonienne la rupture du passage de la proto-Histoire à l'Histoire, Alain Saussol nous apporte enfin une vue d'ensemble sur les origines du malaise foncier qui est aujourd'hui la cause déterminante de l'affrontement entre les deux composantes fondamentales du peuplement de la Nouvelle-Calédonie. Avec le souci pointilleux de l'historien, il ne laisse dans l'ombre aucun des événements, pussent-ils paraître accessoires, qui ont exprimé dans des affrontements le plus souvent brutaux, la résistance opiniâtre des derniers occupants face aux envahisseurs, non seulement étrangers, mais porteurs des éléments d'une civilisation matérielle et spirituelle totalement incompréhensible pour des paysans dont on a pu comparer la civilisation et les techniques à celles du néolithique. Mais, avec le sens de l'espace du géographe, en prélude à son étude exhaustive du problème foncier, il a su caractériser cette Grande-Terre qui offre un cadre d'une ampleur telle qu'il est impossible de l'embrasser tout à la fois dans sa variété et sa complexité. Par le fait même de son cloisonnement, la Grande-Terre limite l'extension des secousses affectant la société rurale pré-coloniale qui voit donc se succéder des événements qui l'atteignent plus ou moins profondément suivant les secteurs géographiques. Par sa colonisation rurale d'origine européenne, qui s'est superposée sans l'anéantir au canevas de l'occupation mélanésienne, la Grande-Terre néocalédonienne occupe une place à part parmi les îles océaniennes. Rien de comparable ni avec l'anéantissement brutal de la quasi totalité des occupants autochtones mélanésiens, comme en Australie, ni même avec la marginalisation des insulaires polynésiens par les nouveaux occupants de souche européenne, comme en Nouvelle-Zélande et surtout aux îles Hawaï. La survivance d'une société rurale autochtone mélanésienne, dotée d'un espace qui lui est propre, permet à la Grande-Terre de rester profondément rattachée, par des liens affectifs et matériels aux archipels voisins où la colonisation ne s'est pas établie (Loyauté) ou est restée fort limitée dans son peuplement malgré une certaine appropriation des terres (Nouvelles-Hébrides, Salomon), et cela doit être pris en compte pour le futur. Cependant, l'enracinement dans l'espace rural depuis trois, quatre, voire cinq générations d'une colonisation européenne qui a parallèlement développé une activité urbaine et industrielle dominant l'agriculture jusqu'à la marginaliser, est une autre réalité qu'on ne peut ignorer et à laquelle s'ajoute une troisième composante d'origine asiatique et polynésienne qui pèse de plus en plus lourd grâce à une forte expansion démographique. C'est ainsi que la connaissance du présent ne peut s'expliquer que par une connaissance précise du proche passé, qui a porté la Préhistoire jusqu'au début du XIX siècle et qui a limité sa protohistoire à une courte période d'une quarantaine d'années entre 1840 et 1880. Malgré ce raccourci dans le temps, la société calédonienne actuelle se trouve confrontée, pour la définition de son futur, à la décision d'utiliser ou de repousser les éléments du legs historique, de cet "Héritage" qu'il lui faut assumer. C'est le mérite d'Alain Saussol, qui ne s'est voulu ni critique, ni apologétique, de fournir avec le maximum de clarté les tenants et les aboutissants de situations toujours complexes, trop souvent ignorées ou mal interprétées par les acteurs du présent. Or il paraît difficile, sinon impossible, de juger correctement des problèmes actuels, pour apporter rapidement des solutions convenables, sans avoir présent à l'esprit cet héritage de 150 ans de confrontations. Le présent ouvrage ne se borne pas seulement à faire revivre, ou même à tirer de l'oubli, certains moments de l'histoire récente de la Nouvelle-Calédonie, il se veut plus encore l'instrument d'une réflexion, permettant de définir un régime foncier et une organisation rurale qui permette un développement harmonieux de la communauté mélanésienne, en préservant sa personnalité et par une meilleure insertion dans les réalités complexes d'une Nouvelle-Calédonie devenue l'un des pôles de développement des archipels du Pacifique Sud. François Doumenge

Professeur à l'Université Paul Valéry de Montpellier. Recteur de l'Académie des Antilles-Guyane

PREAMBULE


     L'ouvrage présenté ici par la Société des Océanistes, dû à la plume d'Alain Saussol, est le fruit de la révolte d'une conscience honnête et d'un esprit lucide. Tous ceux qui ne sont liés au système colonial par des liens économiques ou politiques savent que la Nouvelle-Calédonie ne sera pas viable tant que n'auront pas été réparées les injustices d'un passé fort lourd, et en premier lieu l'injustice au plan foncier. Minéralisée à l'extrême, infertile pour sa plus grande part, la terre calédonienne reste pourtant ce pourquoi les hommes sont prêts à s'entretuer. Le système colonial maintenu, quelque peu libéralisé, malgré tout plus ouvert, accepte de privilégier des gens de toutes origines, sociales ou ethniques, pourvu qu'ils ne soient pas mélanésiens et parce qu'on croit pouvoir constituer un bloc de tous les immigrés pour résister à la promotion autochtone. La clé de la disparition des tensions en Nouvelle-Calédonie est l'exorcisation du passé. Mais pour que les Mélanésiens puissent être amenés à oublier une histoire faite de tromperies, de rapines et de massacres à leur détriment, il faut que les Européens acceptent de regarder ce passé en face et de voir qu'il y a eu bien peu d'héroïsme, et beaucoup de choses peu avouables. Bien sûr la génération européenne actuelle n'est responsable que de la persistance d'un système discriminatoire. Elle ne l'a pas créé. Cependant sa survie physique en Nouvelle-Calédonie est liée à la transformation de l'état de choses actuel. Il convient par conséquent que ce passé soit connu, quelles que soient les oppositions à une opération que l'on peut bien croire douloureuse. L'augmentation constante de l'âge moyen de ce qui reste des colons de brousse, et l'urbanisation accélérée de la société blanche, devraient favoriser cette évolution, que n'aide guère la passivité et l'inefficacité officielle, malgré de bien belles déclarations. Alain Saussol, spécialiste de l'histoire et de la géographie de la colonisation, est sensible au drame de cette société que son aveuglement pourrait un jour condamner à l'exode. Il sait qu'il faut que les véritables données du dossier soient connues, et qu'il ne s'agit plus d'écrire l'hagiographie de cette colonisation. Une société blanche qui se refuse à connaître son histoire, qu'elle sait pourtant peu glorieuse, une administration qui vit au jour le jour, et ne regarde jamais ses dossiers, du moins dans leurs origines, une société mélanésienne spoliée, victime d'injustices sans nombre et d'une ségrégation persistant à ne pas disparaître, voilà où se recruteront les lecteurs de cet ouvrage. Chercheur de grande qualité, Alain Saussol s'est lancé ici dans une entreprise difficile. Il a débrouillé certains dossiers, par exemple celui de l'aliénation des terres dans les environs de Nouméa, ouvert d'autres qui restent à réanalyser, comme celui de Bourail. Son information, incomplète de ce fait, est essentiellement celle de l'histoire vue par les Blancs, ce qui l'amène parfois à ne pas assez pondérer le produit de ses diverses sources d'information. Les archives coloniales comportent en effet bien des manques et de la mise en scène à côté de documents étonnants de franchise, et les informations que l'on peut en tirer doivent être patiemment collationnées avec la tradition orale mélanésienne, qui peut être étonnamment précise, mais nécessite encore un énorme travail pour qu'elle soit relevée. L'information obtenue des Mélanésiens est d'ailleurs plus nuancée que celle des archives coloniales. N'avant pas besoin de se justifier, de trouver des alibis, les victimes sont plus objectives que les bourreaux. Selon les critères d'aujourd'hui, auxquels se réfère la jeune génération mélanésienne, formée à ne pas oublier, et non ceux d'alors, pour qui toutes sortes d'horreurs étaient normales dès lors qu'il s'agissait d'inférieurs, les Français se sont conduits en Nouvelle-Calédonie comme des barbares, exclusivement avides de lucre et de puissance, barbares que les Canaques gênaient. Ces derniers jettent sur le Blanc un regard désenchanté, mais où apparaît cependant aisément le regret que n'aient pas réussi les tentatives d'une meilleure entente. Ils ont souvent désiré la présence européenne, mais la voulaient minoritaire, contrôlée, non affectée d'une volonté de spoliation et fondée sur un échange égal de prestations réciproques. Mieux que je ne saurai le faire, Alain Saussol met en évidence l'hypocrisie des procédés, et le caractère inéluctable de la machine à broyer les corps d'autrui qu'était devenu le système colonial, où même les missionnaires en étaient arrivés en fin de compte à pratiquer la discrimination et à ne plus imaginer de résister. les Pères maristes après la répression officielle qui avait tué dans l'œuf leurs tentatives de protester contre l'injustice, les protestants pour éviter le sort de Maurice Leenhardt si longtemps voué à l'exécration publique. Mieux que moi aussi, Alain Saussol reste saisi par l'émotion devant le sort d'une colonisation européenne prise au piège par un système où elle a perdu son âme pour une aléatoire prospérité matérielle, et le sentiment aliénant d'une supériorité raciale. Il juge des méthodes et des résultats et à aucun moment ne condamne les hommes. Entre temps, il nous livre la seule bonne étude à ce jour de la rébellion de 1878. Je ne lui chercherai pas querelle sur le côté "révolutionnaire" ou non des événements. Les Mélanésiens parlent, eux, de la "révolution de 78". A-t-elle été inutile ? Peut être pas ! Malgré les morts, les exils, la perte des terres qu'ils auraient subis dans tous les cas, nos alliés avant toujours été aussi mal traités que nos ennemis - ils y ont gagné vingt ans de recul relatif d'une œuvre coloniale réalisée à leurs dépens exclusifs. De même que les événements de 1917 ont amené l'administration à freiner la boulimie des éleveurs et des colons, et à faciliter le travail de progrès - éprouvé du moins comme tel par les Mélanésiens - des capitaines Harelle et surtout Menier. Comme dans toute œuvre il y a des absences. La spoliation des terres de la Conception, (133 ha + 75,5 ha en 1926 ; 52 ha en 1927, 12 ha en 1928), dans les années vingt est tout juste citée ici. Roch Deo Pidjot, jeune, Député de Nouvelle-Calédonie, s'y était opposé et avait obtenu, malgré les menaces d'exil proférées au Service des Affaires Indigènes, que les anciens de sa tribu refusent de mettre leur signature au bas de l'acte de renonciation qui leur était présenté. Je regrette aussi le recours à une toponymie et à une onomastique francisée qui, parce qu'elle est coloniale, est très loin des noms propres réels, et dont la survie rend la lecture difficile. Il s'agit là d'une part non négligeable du donné culturel ayant survécu. Si nous nous étions donné le temps, il aurait été possible d'ajouter au texte d'Alain Saussol l'énumération souhaitable et l'indication de la véritable valeur de chaque nom déformé par des oreilles inhabituées aux sons vernaculaires. Ce sera fait par conséquent par la suite, dossier par dossier, à l'occasion d'autres publications. Il nous a semblé que cet effort solitaire s'exprimait au bon moment, et qu'il était nécessaire de le publier dans sa spontanéité, dans sa générosité et dans ses contradictions. Qu'on ne s'y trompe pas: Alain Saussol a commis ici un ouvrage fondamental. Je lui en suis, en tout cas, personnellement reconnaissant. Jean Guiart

AVANT-PROPOS

     Un siècle après la Grande Insurrection, Ataï, le vieux. chef de guerre, n'est point mort et l'invocation de son nom apparaît comme un cri de ralliement pour une partie de la jeune génération mélanésienne. Les tensions et les confrontations d'aujourd'hui sont filles du drame qui s'est noué, il y a cent ans sur cette terre, et que le temps et l'oubli n'ont pas suffi à gommer. Loin d'être tu ou pudiquement voilé, cet anniversaire douloureux paraît au contraire propice à ouvrir une réflexion à partir d'un dossier longtemps ignoré. C'est ce que nous avons tenté en prenant le problème de bout en bout, depuis les temps précoloniaux jusqu'aux confrontations d'aujourd'hui. Projet sans doute présomptueux, mais qu'obtient-on sans risquer ? Plusieurs séjours sur le terrain, des enquêtes menées tant en milieu mélanésien qu'en milieu européen, un long dépouillement d'archives et de levés cartographiques, poursuivis, en marge d'une charge d'enseignement, tout au long d'une décennie de recherches et de réflexion, ont fourni les bases de ce travail. Chaque fois que la chose a été possible nous n'avons pas hésité à confronter les informations de source européenne et celles recueillies de la tradition orale mélanésienne par les ethnologues et les linguistes qui ont travaillé dans l'île, et cette confrontation, partout où elle a pu être conduite, s'est avérée particulièrement riche d'enseignements, montrant si besoin était, la convergence et la complémentarité des disciplines qui constituent les "sciences humaines". Pour les secteurs qui n'avaient pas fait l'objet d'études ethnologiques ou linguistiques préalables, comme à Bourail ou à Pouébo, force fut de recourir aux seules sources d'information européennes. Si les résultats y sont parfois moins nuancés et sujets à une plus grande circonspection, ils n'en sont pas pour autant dépourvus d'intérêt. Sans doute convient-il de se méfier des erreurs d'interprétation ou des arrière-pensées (mais quelle source d'information humaine n'en connaît point ?). Ces documents, même imparfaits, ont du moins le mérite de fournir un cadre chronologique relativement sûr et de permettre souvent des recoupements à partir desquels peut s'exercer une critique et donc une pondération. Ce livre ne saurait prétendre à l'exhaustivité, préoccupation prématurée à ce niveau de la recherche et tant que les archives du Haut-Commissariat demeureront inaccessibles. Ses ambitions sont plus modestes. Il invite à un cheminement et à une réflexion dépassionnée à travers une histoire intense ou brûlante, plus proche du drame que du mythe lénifiant des paradis océaniens. Ce n'est pas un réquisitoire. Il vise d'abord à exorciser un passé mal assumé, en montrant comment des hommes ni pires ni meilleurs que d'autres, mus par les ambitions, les intérêts ou les préjugés d'une époque, ont créé les mécanismes qui ont conduit à l'affrontement. Mais il entend aussi démontrer l'injustice et le caractère néfaste de cet héritage dont le poids creuse aujourd'hui un fossé entre deux peuples. Ouvrir l'avenir, sur la terre calédonienne, c'est d'abord débrider un abcès. Chacun le sait. Il est inutile de le taire. Mélanésiens, Calédoniens, Métropolitains, tous héritiers de la moisson que d'autres ont semée, sont aujourd'hui tous concernés. Au seuil de cet ouvrage, je veux d'abord remercier tous ceux qui, Européens ou Mélanésiens rencontrés lors de mes séjours calédoniens, m'en ont donné la matière. Si leur nombre trop grand ne me permet pas de les citer, qu'ils sachent pourtant que c'est à eux et au souvenir de ces années de terrain que je dédie ce travail. Je tiens à dire aussi toute ma gratitude envers les géographes du Pacifique, les Professeurs François Doumenge, André Guilcher et Alain Huetz de Lemps qui sont à l'origine de mes recherches océaniennes, les ont parrainées ou dirigées. Ce livre doit beaucoup au Professeur Jean Guiart qui m'a accueilli en 1964 sur un terrain qu'il avait largement parcouru et défriché. Son expérience et ses travaux ont donné à toute une génération de chercheurs les clefs indispensables à la compréhension de l'humanité mélanésienne et le goût d'une recherche qui ne soit pas simple spéculation mais tente de déboucher sur des propositions concrètes. C'était également le souci de Jacques Barrau, ce grand connaisseur de l'horticulture vivrière mélanésienne, que je ne voudrais pas dissocier de cet hommage. Parmi tous ceux qui, sur le terrain, ont été de chaleureux initiateurs, une place particulière revient au chef de Brigade Robert Citron et au médecin-commandant Carloz qui, à Canala, communiaient dans une même et contagieuse passion pour l'ethnologie mélanésienne et le cinéma d'amateur, réalisant des films dont certains sont d'irremplaçables documents. Mon souvenir va surtout aux vieux amis mélanésiens de la Grande-Terre et des Iles dont je n'ai pas oublié l'hospitalité chaleureuse et parmi lesquels, Laurette Douépéré, Charles Atiti, Albert et Paul Humuni, Joachim Lémé, Jean-Marie Tjibaou, Roch Poigoune... incarnent chacun une facette d'une société en mutation. Aux étudiants de Nouvelle-Calédonie qui se succèdent à Montpellier depuis dix ans, par lesquels j'ai gardé un lien vivant avec la Grande-Terre. A mes camarades chercheurs, A.-M. Mestre-Anterrieu, D. Bourret, D. Porteilla, B. Antheaume, A. Bensa, J. Bonnemaison, J. Coudray, J.P. Doumenge, J.P. Dubois, J. Fages, F. et J.-C. Rivierre, J.-C. Roux, J.-M. Veillon, sans omettre les toujours actifs botanistes que sont M. et Mme Mc Kee, eux tous dont les travaux contribuent dans les domaines les plus divers à la connaissance de l'archipel. Je n'aurais garde d'oublier d'exprimer ma reconnaissance envers le Professeur Guy Lasserre et les institutions ou organismes qui, tels le C.N.R.S. et le C.E.G.E.T. de Bordeaux, ont participé au financement de mes missions en Nouvelle-Calédonie, ou encore à ceux qui, comme la C.P.S., l'O.R.S.T.O.M. et l'I.F.C.C., ont facilité mes conditions de travail et de séjour dans l'île. J'ai toujours trouvé auprès du Service Topographique de Nouvelle-Calédonie, de celui de l'Agriculture, du Domaine, des Affaires mélanésiennes, de l'antenne locale de l'I.N.S.E.E., ainsi qu'auprès de M Menier, conservateur en chef aux Archives Nationales (Section Outre-Mer), un esprit de large et ouverte coopération. Qu'ils en soient vivement remerciés, tout comme MM. Chimenti, Hoffman et Flottat pour leur amabilité et leur mérite à répondre, malgré les distances, à mes demandes de précisions. Je ne voudrais pas clore ces quelques rappels, trop succincts en regard de tous ceux envers qui je me sens redevable, sans dire ma gratitude à Robert Kerhoze pour le soutien logistique grâce auquel j'ai pu parcourir la "Brousse" au cours de mes séjours de 1970 et de 1974, et aussi envers M. Paul Mestre qui, après avoir formé aux subtilités de la langue française des générations de "potaches" calédoniens, a bien voulu relire, en grammairien sourcilleux, les épreuves de ce livre. Alain Saussol Montpellier le 25/6/1978

ILLUSTRATIONS

 

Cartes et croquis ont été dessinés par l'auteur. Les documents à caractère historique ont pu être élaborés grâce aux documents originaux, plans ou levés, déposés au Service Topographique et au Service de Domaine de Nouvelle-Calédonie, aux Archives Nationales (Section Outre-Mer), ainsi qu'à la Bibliothèque Nationale à Paris. Pour ne pas alourdir davantage cet ouvrage, l'auteur se réserve d'en fournir l'inventaire détaillé, en annexe d'une thèse d'État, sur "la colonisation rurale et ses mutations en Nouvelle-Calédonie".

Le bassin de Canala et la basse Négropo en 1874.

La vallée de la Fonwhary avant la révolte de 1878.

Répartition des villages mélanésiens dans le nord de la Grande-Terre vers 1886.

La propriété mélanésienne dans la réserve de Goro.

Localisation des anciens habitats mélanésiens dans la région de Hienghène.

Répartition de la propriété mélanésienne à Pouyembeng.

Terroirs agricoles dans un secteur côtier du Nord-Est au début du XXI siècle.

Terroirs agricoles traditionnels à Vieux-Touho.

Les groupes mélanésiens dans le Sud de la Grande-Terre au début de la colonisation.

Extension de la colonisation en 1859.

La baie de Hienghène et les villages mélanésiens riverains en 1849.

Les grandes aires linguistiques dans le Centre-Nord de la Grande-Terre.

Le poste militaire et la Mission de Wagap en 1867.

La région de Gatope en 1865.

Villages et terroirs agricoles mélanésiens en 1867, autour de la baie de Bourail.

Les principaux villages mélanésiens autour de Bourail en 1868.

Bourail en 1873.

Extension des cocoteraies entre Oubatche et Pouébo en 1867.

La concession Rouenné, première concession délivrée à Pouébo.

Les deux lots concédés à Bertrand-Delrieu (Pouébo).

Localisation des villages mélanésiens et des colons sur le littoral de Pouébo en 1867.

Oubatche en 1870.

Localisation des principaux groupes mélanésiens dans le nord-est, en 1868-1869.

Les territoires accordés aux Mélanésiens dans le périmètre de Nianouni en mars 1869.

Instabilité et migration spatiale d'une réserve sur un siècle: Nianouni en 1870 et en 1970.

La réserve des Manongoês en 1895.

Le cantonnement de 1869 sur le littoral de Pouébo et d'Oubatche: création de la réserve de Tchambouenne.

Les villages tchambouenne en novembre 1867.

La réserve de Tchambouenne en 1870.

Les réserves de Pouébo et de Balade en 1870.

La côte entre Pouébo et Oubatche en 1870.

Les permis d'occupation délivrés entre janvier et septembre 1871.

Les premières délimitations dans la basse vallée de La Foa en 1877.

Les réserves de Pocqueureux et de Moisindio en 1877.

La réserve de Pierra.

Le cantonnement de 1877 dans le pays de La Foa.

Le pays de La Foa en 1878.

Répartition des éleveurs en 1877.

La sécheresse du second trimestre 1877 d'après les totaux pluviométriques mensuels enregistrés à Nouméa.

Le poste de Téremba en 1878.

Oua-Naka, village d'Ataï, et les dernières concessions de la Fonwhary, en novembre 1877.

Le village de Bouloupari et ses abords en 1878.

La région de Bouloupari en 1878.

Exemples de grandes stations d'élevage dans la région de Poya à la veille de l'insurrection de 1878.

Le face à face des villages mélanésiens et des domaines de colonisation en 1878 à Poya.

Le village de Bourail et ses environs en 1879.

Le pays insurgé et les postes militaires en 1878.

Repli et zones d'accueil des insurgés de 1878 du pays de Bourail et de La Foa.

Refuges des insurgés de 1878 dans la région de Poya et à Koné.

La réserve de Oua-Oué (Bourail) en septembre 1899.

Répartition des propriétés européennes ayant fait l'objet d'une indemnisation à la suite de l'insurrection de 1878.

Projet pour un futur cantonnement : les réserves du 4ème arrondissement en 1883.

Sur le même périmètre que précédemment, les réserves en 1970.

Le domaine pénitentiaire délimité en 1884 sur la Grande-Terre.

Les villages mélanésiens en 1886 partie nord.

Les villages mélanésiens en 1886 partie sud.

La vallée de Voh en 1876.

Voh en 1894.

Voh en 1900.

Les réserves mélanésiennes dans la région de Canala au temps du Gouverneur Feillet (1895).

Les réserves de la région de Ponérihouen et Poindimié en 1895.

Les ambitions de la colonisation Feillet dans le Centre-Nord de la Grande-Terre en 1897.

Les opérations de cantonnement sous le Gouverneur Feillet.

L'" Archipel " légué par le Gouverneur Feillet à la fin de son proconsulat.

Concentration de l'habitat mélanésien dans la moyenne Tiwaka au cours d'un siècle.

Les villages et hameaux mélanésiens dans la vallée de Nakéty en 1874.

Le regroupement de l'habitat: implantation des villages et hameaux mélanésiens dans la vallée de Nakéty en 1965.

Les opérations de cantonnement après 1903.

Les réserves mélanésiennes créées par le cantonnement Feillet dans le Centre-Nord de la Grande-Terre.

Le périmètre troublé lors des événements de 1917.

Les mouvements de population à la suite de la " rébellion " de 1917 Le déclin démographique des Mélanésiens de Grande-Terre à travers les résultats de différentes estimations ou de recensements.

L'expansion démographique mélanésienne après la Seconde Guerre Mondiale.

Évolution démographique comparée des Européens et des Mélanésiens sur la Grande-Terre.

Répartition des cultures par famille-type vers 1955, dans les réserves du Centre-Nord de la Grande-Terre.

Une "rue" de caféiers: Warap, type de terroir dense et compact.

 Le parcellement de la caféière de Warap.

Le terroir caféicole dans la réserve de Pouyembeng (Tanghène).

Terroir caféicole de la réserve de Oué-Hava (Tipindje).

Terroir caféicole de Bas-Coulna (Ouaième).

Terroir caféicole de la haute-Chaîne: Haut-Coulna (Ouaième).

Les plantations de café dans la réserve de Ouayaguettes.

Les plantations de café dans une réserve littorale: Ouenguip (Hienghène).

Utilisation du sol dans la réserve de Goro en 1966.

La répartition ethnique des terres en 1948.

Les grandes étapes de la politique des agrandissements de réserves entre 1905 et 1969.

Évolution de la superficie des réserves depuis le cantonnement Feillet.

Ensemble des agrandissements de réserves réalisés entre 1905 et 1974.

Les agrandissements réalisés entre janvier 1957 et octobre 1970.

Charge démographique dans les réserves en 1967.

Implantation des terroirs agricoles dans la réserve de Paouta.

L'effondrement du café à Paouta.

Les cocoteraies mélanésiennes en 1965.

Répartition du cheptel bovin appartenant à des Mélanésiens en 1965.

Partage de la caféière, de l'agrandissement de réserve de Warap.

L'agrandissement de Oué-Harendjine affecté à la réserve de Ganem (Hienghène).

Le séquestre japonais affecté en extension de réserve aux "tribus" de Couli et de Sarraméa.

Morcellement des terres agricoles à Couli en 1966.

Évolution de l'implantation de l'habitat dans la réserve de Tchambouenne entre 1870 et 1955.

Évolution de l'habitat dans la réserve de Oua-Oué (Bourail) entre 1899 et 1955.

Les propriétés européennes dans le bassin de la Tchamba en 1879

Anciens tertres claniques et lignagers de la vallée de Tchamba.

Allotement et affectation des lots du séquestre de la Tchamba.

Mise en valeur de la vallée de Tchamba en mai 1966.

La Société d'élevage de Poinda en 1970.

La réserve de Katricoin-Table-Unio et le domaine de la Société civile en 1970.

La réserve de Baco (Koné) et ses extensions.

Les formes de la reconquête foncière mélanésienne dans les vallées de Canala et de Kouaoua en 1974.

Tendance des Mélanésiens au contrôle individuel du sol : exemple du Nord en 1975.

Évolution des superficies affectées chaque année en agrandissement de réserve, et en concession définitive aux Européens et aux Mélanésiens.

Évolution de la superficie couverte par les concessions mélanésiennes en cours de 1961 à 1977.

Carte des concessions domaniales attribuées aux Mélanésiens au cours des années 1966 et 1967.

Les concessions rurales provisoires affectées chaque année à des Mélanésiens entre janvier 1966 et octobre 1974.

Les deux espaces, mélanésien et européen, en 1975.