PREFACE
Cent ans après
la Grande Révolte de 1878 qui a précipité pour la
civilisation rurale mélanésienne de la Grande-Terre néo-calédonienne
la rupture du passage de la proto-Histoire à l'Histoire, Alain
Saussol nous apporte enfin une vue d'ensemble sur les origines du malaise
foncier qui est aujourd'hui la cause déterminante de l'affrontement
entre les deux composantes fondamentales du peuplement de la Nouvelle-Calédonie.
Avec le souci pointilleux de l'historien, il ne laisse dans l'ombre aucun
des événements, pussent-ils paraître accessoires,
qui ont exprimé dans des affrontements le plus souvent brutaux,
la résistance opiniâtre des derniers occupants face aux envahisseurs,
non seulement étrangers, mais porteurs des éléments
d'une civilisation matérielle et spirituelle totalement incompréhensible
pour des paysans dont on a pu comparer la civilisation et les techniques
à celles du néolithique. Mais, avec le sens de l'espace
du géographe, en prélude à son étude exhaustive
du problème foncier, il a su caractériser cette Grande-Terre
qui offre un cadre d'une ampleur telle qu'il est impossible de l'embrasser
tout à la fois dans sa variété et sa complexité.
Par le fait même de son cloisonnement, la Grande-Terre limite l'extension
des secousses affectant la société rurale pré-coloniale
qui voit donc se succéder des événements qui l'atteignent
plus ou moins profondément suivant les secteurs géographiques.
Par sa colonisation rurale d'origine européenne, qui s'est superposée
sans l'anéantir au canevas de l'occupation mélanésienne,
la Grande-Terre néocalédonienne occupe une place à
part parmi les îles océaniennes. Rien de comparable ni avec
l'anéantissement brutal de la quasi totalité des occupants
autochtones mélanésiens, comme en Australie, ni même
avec la marginalisation des insulaires polynésiens par les nouveaux
occupants de souche européenne, comme en Nouvelle-Zélande
et surtout aux îles Hawaï. La survivance d'une société
rurale autochtone mélanésienne, dotée d'un espace
qui lui est propre, permet à la Grande-Terre de rester profondément
rattachée, par des liens affectifs et matériels aux archipels
voisins où la colonisation ne s'est pas établie (Loyauté)
ou est restée fort limitée dans son peuplement malgré
une certaine appropriation des terres (Nouvelles-Hébrides, Salomon),
et cela doit être pris en compte pour le futur. Cependant, l'enracinement
dans l'espace rural depuis trois, quatre, voire cinq générations
d'une colonisation européenne qui a parallèlement développé
une activité urbaine et industrielle dominant l'agriculture jusqu'à
la marginaliser, est une autre réalité qu'on ne peut ignorer
et à laquelle s'ajoute une troisième composante d'origine
asiatique et polynésienne qui pèse de plus en plus lourd
grâce à une forte expansion démographique. C'est ainsi
que la connaissance du présent ne peut s'expliquer que par une
connaissance précise du proche passé, qui a porté
la Préhistoire jusqu'au début du XIX siècle et qui
a limité sa protohistoire à une courte période d'une
quarantaine d'années entre 1840 et 1880. Malgré ce raccourci
dans le temps, la société calédonienne actuelle se
trouve confrontée, pour la définition de son futur, à
la décision d'utiliser ou de repousser les éléments
du legs historique, de cet "Héritage" qu'il lui faut assumer. C'est
le mérite d'Alain Saussol, qui ne s'est voulu ni critique, ni apologétique,
de fournir avec le maximum de clarté les tenants et les aboutissants
de situations toujours complexes, trop souvent ignorées ou mal
interprétées par les acteurs du présent. Or il paraît
difficile, sinon impossible, de juger correctement des problèmes
actuels, pour apporter rapidement des solutions convenables, sans avoir
présent à l'esprit cet héritage de 150 ans de confrontations.
Le présent ouvrage ne se borne pas seulement à faire revivre,
ou même à tirer de l'oubli, certains moments de l'histoire
récente de la Nouvelle-Calédonie, il se veut plus encore
l'instrument d'une réflexion, permettant de définir un régime
foncier et une organisation rurale qui permette un développement
harmonieux de la communauté mélanésienne, en préservant
sa personnalité et par une meilleure insertion dans les réalités
complexes d'une Nouvelle-Calédonie devenue l'un des pôles
de développement des archipels du Pacifique Sud. François
Doumenge
Professeur à l'Université Paul Valéry de Montpellier.
Recteur de l'Académie des Antilles-Guyane
PREAMBULE
L'ouvrage présenté ici par la Société
des Océanistes, dû à la plume d'Alain Saussol, est
le fruit de la révolte d'une conscience honnête et d'un esprit
lucide. Tous ceux qui ne sont liés au système colonial par
des liens économiques ou politiques savent que la Nouvelle-Calédonie
ne sera pas viable tant que n'auront pas été réparées
les injustices d'un passé fort lourd, et en premier lieu l'injustice
au plan foncier. Minéralisée à l'extrême, infertile
pour sa plus grande part, la terre calédonienne reste pourtant
ce pourquoi les hommes sont prêts à s'entretuer. Le système
colonial maintenu, quelque peu libéralisé, malgré
tout plus ouvert, accepte de privilégier des gens de toutes origines,
sociales ou ethniques, pourvu qu'ils ne soient pas mélanésiens
et parce qu'on croit pouvoir constituer un bloc de tous les immigrés
pour résister à la promotion autochtone. La clé de
la disparition des tensions en Nouvelle-Calédonie est l'exorcisation
du passé. Mais pour que les Mélanésiens puissent
être amenés à oublier une histoire faite de tromperies,
de rapines et de massacres à leur détriment, il faut que
les Européens acceptent de regarder ce passé en face et
de voir qu'il y a eu bien peu d'héroïsme, et beaucoup de choses
peu avouables. Bien sûr la génération européenne
actuelle n'est responsable que de la persistance d'un système discriminatoire.
Elle ne l'a pas créé. Cependant sa survie physique en Nouvelle-Calédonie
est liée à la transformation de l'état de choses
actuel. Il convient par conséquent que ce passé soit connu,
quelles que soient les oppositions à une opération que l'on
peut bien croire douloureuse. L'augmentation constante de l'âge
moyen de ce qui reste des colons de brousse, et l'urbanisation accélérée
de la société blanche, devraient favoriser cette évolution,
que n'aide guère la passivité et l'inefficacité officielle,
malgré de bien belles déclarations. Alain Saussol, spécialiste
de l'histoire et de la géographie de la colonisation, est sensible
au drame de cette société que son aveuglement pourrait un
jour condamner à l'exode. Il sait qu'il faut que les véritables
données du dossier soient connues, et qu'il ne s'agit plus d'écrire
l'hagiographie de cette colonisation. Une société blanche
qui se refuse à connaître son histoire, qu'elle sait pourtant
peu glorieuse, une administration qui vit au jour le jour, et ne regarde
jamais ses dossiers, du moins dans leurs origines, une société
mélanésienne spoliée, victime d'injustices sans nombre
et d'une ségrégation persistant à ne pas disparaître,
voilà où se recruteront les lecteurs de cet ouvrage. Chercheur
de grande qualité, Alain Saussol s'est lancé ici dans une
entreprise difficile. Il a débrouillé certains dossiers,
par exemple celui de l'aliénation des terres dans les environs
de Nouméa, ouvert d'autres qui restent à réanalyser,
comme celui de Bourail. Son information, incomplète de ce fait,
est essentiellement celle de l'histoire vue par les Blancs, ce qui l'amène
parfois à ne pas assez pondérer le produit de ses diverses
sources d'information. Les archives coloniales comportent en effet bien
des manques et de la mise en scène à côté de
documents étonnants de franchise, et les informations que l'on
peut en tirer doivent être patiemment collationnées avec
la tradition orale mélanésienne, qui peut être étonnamment
précise, mais nécessite encore un énorme travail
pour qu'elle soit relevée. L'information obtenue des Mélanésiens
est d'ailleurs plus nuancée que celle des archives coloniales.
N'avant pas besoin de se justifier, de trouver des alibis, les victimes
sont plus objectives que les bourreaux. Selon les critères d'aujourd'hui,
auxquels se réfère la jeune génération mélanésienne,
formée à ne pas oublier, et non ceux d'alors, pour qui toutes
sortes d'horreurs étaient normales dès lors qu'il s'agissait
d'inférieurs, les Français se sont conduits en Nouvelle-Calédonie
comme des barbares, exclusivement avides de lucre et de puissance, barbares
que les Canaques gênaient. Ces derniers jettent sur le Blanc un
regard désenchanté, mais où apparaît cependant
aisément le regret que n'aient pas réussi les tentatives
d'une meilleure entente. Ils ont souvent désiré la présence
européenne, mais la voulaient minoritaire, contrôlée,
non affectée d'une volonté de spoliation et fondée
sur un échange égal de prestations réciproques. Mieux
que je ne saurai le faire, Alain Saussol met en évidence l'hypocrisie
des procédés, et le caractère inéluctable
de la machine à broyer les corps d'autrui qu'était devenu
le système colonial, où même les missionnaires en
étaient arrivés en fin de compte à pratiquer la discrimination
et à ne plus imaginer de résister. les Pères maristes
après la répression officielle qui avait tué dans
l'œuf leurs tentatives de protester contre l'injustice, les protestants
pour éviter le sort de Maurice Leenhardt si longtemps voué
à l'exécration publique. Mieux que moi aussi, Alain Saussol
reste saisi par l'émotion devant le sort d'une colonisation européenne
prise au piège par un système où elle a perdu son
âme pour une aléatoire prospérité matérielle,
et le sentiment aliénant d'une supériorité raciale.
Il juge des méthodes et des résultats et à aucun
moment ne condamne les hommes. Entre temps, il nous livre la seule bonne
étude à ce jour de la rébellion de 1878. Je ne lui
chercherai pas querelle sur le côté "révolutionnaire"
ou non des événements. Les Mélanésiens parlent,
eux, de la "révolution de 78". A-t-elle été inutile
? Peut être pas ! Malgré les morts, les exils, la perte des
terres qu'ils auraient subis dans tous les cas, nos alliés avant
toujours été aussi mal traités que nos ennemis -
ils y ont gagné vingt ans de recul relatif d'une œuvre coloniale
réalisée à leurs dépens exclusifs. De même
que les événements de 1917 ont amené l'administration
à freiner la boulimie des éleveurs et des colons, et à
faciliter le travail de progrès - éprouvé du moins
comme tel par les Mélanésiens - des capitaines Harelle et
surtout Menier. Comme dans toute œuvre il y a des absences. La spoliation
des terres de la Conception, (133 ha + 75,5 ha en 1926 ; 52 ha en 1927,
12 ha en 1928), dans les années vingt est tout juste citée
ici. Roch Deo Pidjot, jeune, Député de Nouvelle-Calédonie,
s'y était opposé et avait obtenu, malgré les menaces
d'exil proférées au Service des Affaires Indigènes,
que les anciens de sa tribu refusent de mettre leur signature au bas de
l'acte de renonciation qui leur était présenté. Je
regrette aussi le recours à une toponymie et à une onomastique
francisée qui, parce qu'elle est coloniale, est très loin
des noms propres réels, et dont la survie rend la lecture difficile.
Il s'agit là d'une part non négligeable du donné
culturel ayant survécu. Si nous nous étions donné
le temps, il aurait été possible d'ajouter au texte d'Alain
Saussol l'énumération souhaitable et l'indication de la
véritable valeur de chaque nom déformé par des oreilles
inhabituées aux sons vernaculaires. Ce sera fait par conséquent
par la suite, dossier par dossier, à l'occasion d'autres publications.
Il nous a semblé que cet effort solitaire s'exprimait au bon moment,
et qu'il était nécessaire de le publier dans sa spontanéité,
dans sa générosité et dans ses contradictions. Qu'on
ne s'y trompe pas: Alain Saussol a commis ici un ouvrage fondamental.
Je lui en suis, en tout cas, personnellement reconnaissant. Jean Guiart
AVANT-PROPOS
Un siècle après la Grande Insurrection,
Ataï, le vieux. chef de guerre, n'est point mort et l'invocation
de son nom apparaît comme un cri de ralliement pour une partie de
la jeune génération mélanésienne. Les tensions
et les confrontations d'aujourd'hui sont filles du drame qui s'est noué,
il y a cent ans sur cette terre, et que le temps et l'oubli n'ont pas
suffi à gommer. Loin d'être tu ou pudiquement voilé,
cet anniversaire douloureux paraît au contraire propice à
ouvrir une réflexion à partir d'un dossier longtemps ignoré.
C'est ce que nous avons tenté en prenant le problème de
bout en bout, depuis les temps précoloniaux jusqu'aux confrontations
d'aujourd'hui. Projet sans doute présomptueux, mais qu'obtient-on
sans risquer ? Plusieurs séjours sur le terrain, des enquêtes
menées tant en milieu mélanésien qu'en milieu européen,
un long dépouillement d'archives et de levés cartographiques,
poursuivis, en marge d'une charge d'enseignement, tout au long d'une décennie
de recherches et de réflexion, ont fourni les bases de ce travail.
Chaque fois que la chose a été possible nous n'avons pas
hésité à confronter les informations de source européenne
et celles recueillies de la tradition orale mélanésienne
par les ethnologues et les linguistes qui ont travaillé dans l'île,
et cette confrontation, partout où elle a pu être conduite,
s'est avérée particulièrement riche d'enseignements,
montrant si besoin était, la convergence et la complémentarité
des disciplines qui constituent les "sciences humaines". Pour les secteurs
qui n'avaient pas fait l'objet d'études ethnologiques ou linguistiques
préalables, comme à Bourail ou à Pouébo, force
fut de recourir aux seules sources d'information européennes. Si
les résultats y sont parfois moins nuancés et sujets à
une plus grande circonspection, ils n'en sont pas pour autant dépourvus
d'intérêt. Sans doute convient-il de se méfier des
erreurs d'interprétation ou des arrière-pensées (mais
quelle source d'information humaine n'en connaît point ?). Ces documents,
même imparfaits, ont du moins le mérite de fournir un cadre
chronologique relativement sûr et de permettre souvent des recoupements
à partir desquels peut s'exercer une critique et donc une pondération.
Ce livre ne saurait prétendre à l'exhaustivité, préoccupation
prématurée à ce niveau de la recherche et tant que
les archives du Haut-Commissariat demeureront inaccessibles. Ses ambitions
sont plus modestes. Il invite à un cheminement et à une
réflexion dépassionnée à travers une histoire
intense ou brûlante, plus proche du drame que du mythe lénifiant
des paradis océaniens. Ce n'est pas un réquisitoire. Il
vise d'abord à exorciser un passé mal assumé, en
montrant comment des hommes ni pires ni meilleurs que d'autres, mus par
les ambitions, les intérêts ou les préjugés
d'une époque, ont créé les mécanismes qui
ont conduit à l'affrontement. Mais il entend aussi démontrer
l'injustice et le caractère néfaste de cet héritage
dont le poids creuse aujourd'hui un fossé entre deux peuples. Ouvrir
l'avenir, sur la terre calédonienne, c'est d'abord débrider
un abcès. Chacun le sait. Il est inutile de le taire. Mélanésiens,
Calédoniens, Métropolitains, tous héritiers de la
moisson que d'autres ont semée, sont aujourd'hui tous concernés.
Au seuil de cet ouvrage, je veux d'abord remercier tous ceux qui, Européens
ou Mélanésiens rencontrés lors de mes séjours
calédoniens, m'en ont donné la matière. Si leur nombre
trop grand ne me permet pas de les citer, qu'ils sachent pourtant que
c'est à eux et au souvenir de ces années de terrain que
je dédie ce travail. Je tiens à dire aussi toute ma gratitude
envers les géographes du Pacifique, les Professeurs François
Doumenge, André Guilcher et Alain Huetz de Lemps qui sont à
l'origine de mes recherches océaniennes, les ont parrainées
ou dirigées. Ce livre doit beaucoup au Professeur Jean Guiart qui
m'a accueilli en 1964 sur un terrain qu'il avait largement parcouru et
défriché. Son expérience et ses travaux ont donné
à toute une génération de chercheurs les clefs indispensables
à la compréhension de l'humanité mélanésienne
et le goût d'une recherche qui ne soit pas simple spéculation
mais tente de déboucher sur des propositions concrètes.
C'était également le souci de Jacques Barrau, ce grand connaisseur
de l'horticulture vivrière mélanésienne, que je ne
voudrais pas dissocier de cet hommage. Parmi tous ceux qui, sur le terrain,
ont été de chaleureux initiateurs, une place particulière
revient au chef de Brigade Robert Citron et au médecin-commandant
Carloz qui, à Canala, communiaient dans une même et contagieuse
passion pour l'ethnologie mélanésienne et le cinéma
d'amateur, réalisant des films dont certains sont d'irremplaçables
documents. Mon souvenir va surtout aux vieux amis mélanésiens
de la Grande-Terre et des Iles dont je n'ai pas oublié l'hospitalité
chaleureuse et parmi lesquels, Laurette Douépéré,
Charles Atiti, Albert et Paul Humuni, Joachim Lémé, Jean-Marie
Tjibaou, Roch Poigoune... incarnent chacun une facette d'une société
en mutation. Aux étudiants de Nouvelle-Calédonie qui se
succèdent à Montpellier depuis dix ans, par lesquels j'ai
gardé un lien vivant avec la Grande-Terre. A mes camarades chercheurs,
A.-M. Mestre-Anterrieu, D. Bourret, D. Porteilla, B. Antheaume, A. Bensa,
J. Bonnemaison, J. Coudray, J.P. Doumenge, J.P. Dubois, J. Fages, F. et
J.-C. Rivierre, J.-C. Roux, J.-M. Veillon, sans omettre les toujours actifs
botanistes que sont M. et Mme Mc Kee, eux tous dont les travaux contribuent
dans les domaines les plus divers à la connaissance de l'archipel.
Je n'aurais garde d'oublier d'exprimer ma reconnaissance envers le Professeur
Guy Lasserre et les institutions ou organismes qui, tels le C.N.R.S. et
le C.E.G.E.T. de Bordeaux, ont participé au financement de mes
missions en Nouvelle-Calédonie, ou encore à ceux qui, comme
la C.P.S., l'O.R.S.T.O.M. et l'I.F.C.C., ont facilité mes conditions
de travail et de séjour dans l'île. J'ai toujours trouvé
auprès du Service Topographique de Nouvelle-Calédonie, de
celui de l'Agriculture, du Domaine, des Affaires mélanésiennes,
de l'antenne locale de l'I.N.S.E.E., ainsi qu'auprès de M Menier,
conservateur en chef aux Archives Nationales (Section Outre-Mer), un esprit
de large et ouverte coopération. Qu'ils en soient vivement remerciés,
tout comme MM. Chimenti, Hoffman et Flottat pour leur amabilité
et leur mérite à répondre, malgré les distances,
à mes demandes de précisions. Je ne voudrais pas clore ces
quelques rappels, trop succincts en regard de tous ceux envers qui je
me sens redevable, sans dire ma gratitude à Robert Kerhoze pour
le soutien logistique grâce auquel j'ai pu parcourir la "Brousse"
au cours de mes séjours de 1970 et de 1974, et aussi envers M.
Paul Mestre qui, après avoir formé aux subtilités
de la langue française des générations de "potaches"
calédoniens, a bien voulu relire, en grammairien sourcilleux, les
épreuves de ce livre. Alain Saussol Montpellier le 25/6/1978
ILLUSTRATIONS
Cartes et croquis ont été dessinés par l'auteur.
Les documents à caractère historique ont pu être élaborés
grâce aux documents originaux, plans ou levés, déposés
au Service Topographique et au Service de Domaine de Nouvelle-Calédonie,
aux Archives Nationales (Section Outre-Mer), ainsi qu'à la Bibliothèque
Nationale à Paris. Pour ne pas alourdir davantage cet ouvrage,
l'auteur se réserve d'en fournir l'inventaire détaillé,
en annexe d'une thèse d'État, sur "la colonisation rurale
et ses mutations en Nouvelle-Calédonie".
Le bassin de Canala et la basse Négropo en 1874.
La vallée de la Fonwhary avant la révolte de 1878.
Répartition des villages mélanésiens dans le nord
de la Grande-Terre vers 1886.
La propriété mélanésienne dans la réserve
de Goro.
Localisation des anciens habitats mélanésiens dans la
région de Hienghène.
Répartition de la propriété mélanésienne
à Pouyembeng.
Terroirs agricoles dans un secteur côtier du Nord-Est au début
du XXI siècle.
Terroirs agricoles traditionnels à Vieux-Touho.
Les groupes mélanésiens dans le Sud de la Grande-Terre
au début de la colonisation.
Extension de la colonisation en 1859.
La baie de Hienghène et les villages mélanésiens
riverains en 1849.
Les grandes aires linguistiques dans le Centre-Nord de la Grande-Terre.
Le poste militaire et la Mission de Wagap en 1867.
La région de Gatope en 1865.
Villages et terroirs agricoles mélanésiens en 1867, autour
de la baie de Bourail.
Les principaux villages mélanésiens autour de Bourail
en 1868.
Bourail en 1873.
Extension des cocoteraies entre Oubatche et Pouébo en 1867.
La concession Rouenné, première concession délivrée
à Pouébo.
Les deux lots concédés à Bertrand-Delrieu (Pouébo).
Localisation des villages mélanésiens et des colons sur
le littoral de Pouébo en 1867.
Oubatche en 1870.
Localisation des principaux groupes mélanésiens dans le
nord-est, en 1868-1869.
Les territoires accordés aux Mélanésiens dans le
périmètre de Nianouni en mars 1869.
Instabilité et migration spatiale d'une réserve sur un
siècle: Nianouni en 1870 et en 1970.
La réserve des Manongoês en 1895.
Le cantonnement de 1869 sur le littoral de Pouébo et d'Oubatche:
création de la réserve de Tchambouenne.
Les villages tchambouenne en novembre 1867.
La réserve de Tchambouenne en 1870.
Les réserves de Pouébo et de Balade en 1870.
La côte entre Pouébo et Oubatche en 1870.
Les permis d'occupation délivrés entre janvier et septembre
1871.
Les premières délimitations dans la basse vallée
de La Foa en 1877.
Les réserves de Pocqueureux et de Moisindio en 1877.
La réserve de Pierra.
Le cantonnement de 1877 dans le pays de La Foa.
Le pays de La Foa en 1878.
Répartition des éleveurs en 1877.
La sécheresse du second trimestre 1877 d'après les totaux
pluviométriques mensuels enregistrés à Nouméa.
Le poste de Téremba en 1878.
Oua-Naka, village d'Ataï, et les dernières concessions de
la Fonwhary, en novembre 1877.
Le village de Bouloupari et ses abords en 1878.
La région de Bouloupari en 1878.
Exemples de grandes stations d'élevage dans la région
de Poya à la veille de l'insurrection de 1878.
Le face à face des villages mélanésiens et des
domaines de colonisation en 1878 à Poya.
Le village de Bourail et ses environs en 1879.
Le pays insurgé et les postes militaires en 1878.
Repli et zones d'accueil des insurgés de 1878 du pays de Bourail
et de La Foa.
Refuges des insurgés de 1878 dans la région de Poya et
à Koné.
La réserve de Oua-Oué (Bourail) en septembre 1899.
Répartition des propriétés européennes ayant
fait l'objet d'une indemnisation à la suite de l'insurrection de
1878.
Projet pour un futur cantonnement : les réserves du 4ème
arrondissement en 1883.
Sur le même périmètre que précédemment,
les réserves en 1970.
Le domaine pénitentiaire délimité en 1884 sur la
Grande-Terre.
Les villages mélanésiens en 1886 partie nord.
Les villages mélanésiens en 1886 partie sud.
La vallée de Voh en 1876.
Voh en 1894.
Voh en 1900.
Les réserves mélanésiennes dans la région
de Canala au temps du Gouverneur Feillet (1895).
Les réserves de la région de Ponérihouen et Poindimié
en 1895.
Les ambitions de la colonisation Feillet dans le Centre-Nord de la Grande-Terre
en 1897.
Les opérations de cantonnement sous le Gouverneur Feillet.
L'" Archipel " légué par le Gouverneur Feillet à
la fin de son proconsulat.
Concentration de l'habitat mélanésien dans la moyenne
Tiwaka au cours d'un siècle.
Les villages et hameaux mélanésiens dans la vallée
de Nakéty en 1874.
Le regroupement de l'habitat: implantation des villages et hameaux mélanésiens
dans la vallée de Nakéty en 1965.
Les opérations de cantonnement après 1903.
Les réserves mélanésiennes créées
par le cantonnement Feillet dans le Centre-Nord de la Grande-Terre.
Le périmètre troublé lors des événements
de 1917.
Les mouvements de population à la suite de la " rébellion
" de 1917 Le déclin démographique des Mélanésiens
de Grande-Terre à travers les résultats de différentes
estimations ou de recensements.
L'expansion démographique mélanésienne après
la Seconde Guerre Mondiale.
Évolution démographique comparée des Européens
et des Mélanésiens sur la Grande-Terre.
Répartition des cultures par famille-type vers 1955, dans les
réserves du Centre-Nord de la Grande-Terre.
Une "rue" de caféiers: Warap, type de terroir dense et compact.
Le parcellement de la caféière de Warap.
Le terroir caféicole dans la réserve de Pouyembeng (Tanghène).
Terroir caféicole de la réserve de Oué-Hava (Tipindje).
Terroir caféicole de Bas-Coulna (Ouaième).
Terroir caféicole de la haute-Chaîne: Haut-Coulna (Ouaième).
Les plantations de café dans la réserve de Ouayaguettes.
Les plantations de café dans une réserve littorale: Ouenguip
(Hienghène).
Utilisation du sol dans la réserve de Goro en 1966.
La répartition ethnique des terres en 1948.
Les grandes étapes de la politique des agrandissements de réserves
entre 1905 et 1969.
Évolution de la superficie des réserves depuis le cantonnement
Feillet.
Ensemble des agrandissements de réserves réalisés
entre 1905 et 1974.
Les agrandissements réalisés entre janvier 1957 et octobre
1970.
Charge démographique dans les réserves en 1967.
Implantation des terroirs agricoles dans la réserve de Paouta.
L'effondrement du café à Paouta.
Les cocoteraies mélanésiennes en 1965.
Répartition du cheptel bovin appartenant à des Mélanésiens
en 1965.
Partage de la caféière, de l'agrandissement de réserve
de Warap.
L'agrandissement de Oué-Harendjine affecté à la
réserve de Ganem (Hienghène).
Le séquestre japonais affecté en extension de réserve
aux "tribus" de Couli et de Sarraméa.
Morcellement des terres agricoles à Couli en 1966.
Évolution de l'implantation de l'habitat dans la réserve
de Tchambouenne entre 1870 et 1955.
Évolution de l'habitat dans la réserve de Oua-Oué
(Bourail) entre 1899 et 1955.
Les propriétés européennes dans le bassin de la
Tchamba en 1879
Anciens tertres claniques et lignagers de la vallée de Tchamba.
Allotement et affectation des lots du séquestre de la Tchamba.
Mise en valeur de la vallée de Tchamba en mai 1966.
La Société d'élevage de Poinda en 1970.
La réserve de Katricoin-Table-Unio et le domaine de la Société
civile en 1970.
La réserve de Baco (Koné) et ses extensions.
Les formes de la reconquête foncière mélanésienne
dans les vallées de Canala et de Kouaoua en 1974.
Tendance des Mélanésiens au contrôle individuel
du sol : exemple du Nord en 1975.
Évolution des superficies affectées chaque année
en agrandissement de réserve, et en concession définitive
aux Européens et aux Mélanésiens.
Évolution de la superficie couverte par les concessions mélanésiennes
en cours de 1961 à 1977.
Carte des concessions domaniales attribuées aux Mélanésiens
au cours des années 1966 et 1967.
Les concessions rurales provisoires affectées chaque année
à des Mélanésiens entre janvier 1966 et octobre 1974.
Les deux espaces, mélanésien et européen, en 1975.
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