Le retour d’Ataï (Cinema des Oceanistes n°3)
Image : René Mole et Mehdi Lallaoui / Son : Pierre Trojani / Montage : Fabien Laubry
Réalisateur : Mehdi Lallaoui / Collaboration scientifique : Isabelle Leblic
En 1878 éclate en Nouvelle-Calédonie la grande insurrection kanak dont l’un des principaux instigateurs était le grand chef Ataï. Ce dernier fut tué en septembre 1878 et sa tête envoyée en France dans un bocal de formol avec celle de son « sorcier ».
Étudiée et exhibée un premier temps (en 1879) par le célèbre professeur Broca, la tête fut dite disparue des inventaires des musées français pendant quelques décennies. Pendant ce temps, les descendants d’Ataï et les nationalistes kanak n’ont cessé de réclamer le retour de la tête de leur ancêtre, longtemps en vain.
En juillet 2011, le crâne d’Ataï est « retrouvé » au Muséum national d’histoire naturelle au Jardin des Plantes, dans les réserves entreposées là pendant les travaux de restauration du musée de l’Homme, réserves qu’il n’avait en fait jamais quittées.
Ainsi, en ce début du xxie siècle, la mémoire jamais éteinte du grand chef Ataï rejaillit du passé. Ce film retrace l’histoire tant d’Ataï que du périple de son crâne jusqu’à sa restitution en Nouvelle-Calédonie le 29 août 2014.
Koindé, jadis fut la rivière
22 mn, 2017
Réalisation Mehdi Lallaoui
© MVP 2017
En novembre 1982, les tribus kanak de Koindé et Ouipoin (commune de La Foa, Nouvelle-Calédonie) bloquent le chantier d’une scierie responsable d’une grave pollution de leur rivière. Cette rivière, essentielle à la vie quotidienne des habitants des tribus avoisinantes, était le seul accès à l’eau dont ils disposaient, tant pour leur alimentation (pêche et culture) que pour tous leurs besoins domestiques, eau de consommation comprise.
Un affrontement avec les gardes mobiles venus lever le barrage des tribus se solde par la mort de deux gendarmes en janvier 1983. En conséquence, tous les hommes de la tribu (hormis les vieillards) furent jetés en prison, ne laissant à Koindé que femmes et enfants.
Cet événement, qui se produit plus de 100 ans après la grande insurrection de 1878 menée par le grand chef Ataï dans la même région, est emblématique de l’accaparement des terres par la colonisation du pays kanak et des luttes menées pour les récupérer.
Aujourd’hui, dans la tribu de Koindé, alors que la rivière se meurt irrémédiablement, les derniers témoins de ce drame annonciateur de ce qu’on a appelé les « Événements » de 1984-1988, témoignent.
Avec la participation de Maître Gustave Tehio, Georges Assao, Ignace Némouaré et Édouard Monéfara