Le nombril du monde. Sur les chemins de la diaspora rapanui (îles de Pâques, Chili, Polynésie française)

Le nombril du monde. Sur les chemins de la diaspora rapanui (îles de Pâques, Chili, Polynésie française)

23.00

Cet ouvrage parcourt près de deux siècles d’expériences d’enfermement, de mobilité et d’enracinement hors de l’île au cours desquels une identité autochtone a pris forme. L’auteur montre de quelle manière cette société – après avoir connu de violentes déportations – a su renaître localement et dans la diaspora dès la deuxième moitié du xixe siècle, et comment ces expériences se sont poursuivies dans le temps, aboutissant à la mise en place d’une nouvelle identité rapanui au xxie siècle que les habitants de l’île qualifient de « polynésienne », « mā‘ori » ou encore « mā‘ohi ».

Description

Le nombril du monde.
Sur les chemins de la diaspora rapanui (île de Pâques, Chili et Polynésie française)

Diego Muñoz

 

L’île de Pâques, Rapa Nui, te Pito o te Henua… des noms évocateurs d’une terre que l’on imagine inhabitée et hantée par les mystères d’une civilisation disparue et qui aurait, elle-même, précipité son effondrement. En dépit de ces clichés, ces appellations sont porteuses d’une tout autre histoire. Cet ouvrage parcourt près de deux siècles d’expériences d’enfermement, de mobilité et d’enracinement hors de l’île au cours desquels une identité autochtone a pris forme. L’auteur montre de quelle manière cette société – après avoir connu de violentes déportations – a su renaître localement et dans la diaspora dès la deuxième moitié du xixe siècle, et comment ces expériences se sont poursuivies dans le temps, aboutissant à la mise en place d’une nouvelle identité rapanui au xxie siècle que les habitants de l’île qualifient de « polynésienne », « mā‘ori » ou encore « mā‘ohi ».

Les Rapanui ont su tisser de profonds liens réels et imaginaires, à la fois culturels, mémoriels, politiques ainsi qu’identitaires avec le Chili, Tahiti et bien d’autres îles polynésiennes. Dans ce processus sans fin de création de leur société, l’île est devenue leur kāiŋa, c’est-à-dire leur pays, leur terre nourricière, leur terre d’origine, la terre de leur dernier repos, et cela, même quand ils sont nés et ont vécu une grande partie de leur vie ailleurs.

Elle est aussi ce lieu que les Rapanui s’efforcent de protéger pour pouvoir le léguer aux nouvelles générations. Ainsi, dans ce processus dynamique de création de liens et de transmission mémorielle, Rapa Nui est devenue le « nombril du monde » – te pito o te henua – des Rapanui dans leur intégration globale, au-delà de l’île de Pâques.


Diego Muñoz est docteur en anthropologie sociale et ethnologie de l’EHESS (Paris-Marseille, France) ; il est actuellement chercheur post-doctoral dans le programme européen ‘Indigeneities in the 21st Century’ (ERC Starting Grant No. 803302) basé à l’Université Ludwig-Maximilien de Munich. Depuis 2005, il étudie la société rapanui et ses liens politiques, culturels, identitaires et migratoires avec le Chili et la Polynésie française. Ses recherches actuelles portent sur les conceptualisations et pratiques locales de la décolonisation et sur les enjeux liés à la souveraineté autochtone, ainsi que sur les rapports politiques, identitaires et artistiques des Rapanui aux collections ethnographiques hébergées dans des musées. Il est l’auteur de nombreux articles portant, entre autres sujets, sur les relations de parenté et les mémoires généalogiques, la propriété foncière, les lois et les droits des peuples autochtones, ainsi que sur l’identité et la migration des Rapanui. Le nombril du monde, tiré de sa thèse de doctorat, est son premier ouvrage.

 

Disponible en ligne sur OpenEdition

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